ArtAujourdhui.Hebdo
N° 516 - du 17 mai 2018 au 23 mai 2018
Patrick Heron, Intérieur avec fenêtre sur le jardin, 1955, huile sur toile, 121,9 x 152,4 cm, coll. part. © Estate of Patrick Heron. Tous droits réservés, DACS 2018.
L'AIR DU TEMPS
Heron, les couleurs d'un Matisse anglais
ST. IVES - La couleur est un moyen. Elle est aussi un sujet. Ainsi pourrait être synthétisé - selon sa propre formule - l’art de Patrick Heron (1920-1999), artiste majeur du XXe siècle britannique, mais bien moins connu à l’étranger que ses acolytes Bacon, Freud ou même Auerbach. Retraçant sa création des années de guerre jusqu’à la vieillesse, de 1943 à 1996, la rétrospective est logée au dernier étage de la Tate St. Ives, dans l’extension signée Jamie Fobert en 2017. Bien que né à Leeds, Heron a très vite trouvé sa vraie patrie en Cornouaille où sa famille s’était établie quand il avait cinq ans. Après être passé par Londres et Cambridge, il reviendra d’ailleurs y vivre définitivement en 1956. Il y était proche de la communauté artistique, notamment de Barbara Hepworth et Ben Nicholson, tout en gardant une large ouverture sur le monde - ses premières influences marquantes furent Cézanne et Matisse - et toute sa vie, il doubla sa production plastique d’un véritable talent de critique, écrivant pour les meilleures revues d’art.
• Patrick Heron à la Tate St. Ives, du 19 mai au 30 septembre 2018.