ArtAujourdhui.Hebdo

N° 524 - du 14 juillet 2018 au 5 septembre 2018


Squelette dans un linceul assis sur un tombeau, France, daté 1547 Ivoire H. 9,6 ; L. 8,8 ; Prof. 3 cm Legs baronne Henri de Rothschild, 1926 Musée des Arts décoratifs, Paris ©

La mort en face

TOULOUSE – La vanité était autrefois un thème largement labouré par les artistes : la flamme vacillante d’une bougie, une bulle de savon, un sablier, et, plus encore, une tête de mort, servaient à rappeler l’inanité des projets humains face au grand vide de la mort. Il a toujours fallu avoir une certaine dose d’excentricité pour collectionner ce type de représentations, à plus forte raison lorsqu’on était une femme née à la fin du XIXe siècle. Mais la baronne de Rothschild (1874-1926) n’avait pas froid aux yeux et avait eu un contact quotidien avec la mort lors de son engagement comme infirmière pendant la Première Guerre mondiale. Cette étonnante collection de squelettes et têtes de mort (certaines fumant le cigare) a gardé son intégrité grâce au legs que la baronne fit à l’intention du musée des Arts décoratifs. Les ivoires japonais, les épingles de cravate, les tabatières sont complétés par des créations plus récentes d’Alberola ou Barceló pour montrer la permanence du thème.
Même pas peur ! Les collections de la baronne Henri de Rothschild à la Fondation Bemberg, du 29 juin au 30 septembre 2018.

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