ArtAujourdhui.Hebdo

N° 530 - du 18 octobre 2018 au 24 octobre 2018


Juan Gris, Le Petit Déjeuner, octobre 1915, huile et fusain sur toile, 92 x 73 cm. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Philippe Migeat/Dist. RMN-GP

L'AIR DU TEMPS

Le cubisme enfin de retour à Paris !

PARIS - C’est un mot d’usage désormais commun (inspirée du bouillon Kub, disent certains, et non de la dissolution des formes), et ses pionniers sont deux superstars – Picasso et Braque. Pourtant, cela fait plus de soixante ans – depuis 1953, les deux amis vivaient encore – que le cubisme n’a pas fait l’objet d’une véritable rétrospective parisienne. Celle-ci, en rassemblant quelque 300 œuvres, montre le rôle pionnier de cette « cordée » Picasso-Braque, notamment du côté de l’Estaque chère à Cézanne, en 1906-1907. Mais elle remet aussi sur le devant de la scène d’autres poids lourds comme Fernand Léger et Juan Gris, ainsi que tous ceux qui sont retombés au rang de seconds couteaux, et qui furent pourtant des théoriciens compétents, comme Gleizes ou Metzinger. Concentrée sur une décennie (1907-1917), la révolution cubiste ne survivra pas à la guerre, mais aura eu le temps d’apporter son lot d’expérimentations, comme les papiers collés, et de mettre en acte une résonance idéale entre peintres et écrivains – il suffit de citer Sonia Delaunay et Cendrars. Picasso étant perpétuellement au centre de l’actualité, on notera le retour temporaire en France du fameux portrait de Gertrude Stein, qui demanda plus de cinquante séances de pose. A la revêche femme de lettres, mais admirable collectionneuse, qui se plaignait que l’œuvre ne lui ressemblait pas, il répondit : « Vous finirez bien par lui ressembler ».
Le cubisme au Centre Pompidou, du 17 octobre 2018 au 25 février 2019.

En savoir plus

Voir la Newsletter complète