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N° 534 - du 15 novembre 2018 au 21 novembre 2018


Joséphine Baker et Georges Henri Rivière devant une vitrine de l’exposition sur la mission Dakar-Djibouti au musée d’Ethnographie du Trocadéro, 1933 photographie Boris Lipnitzki, gélatine, négatif Mucem, Marseille © Studio Lipnitzki.

L'AIR DU TEMPS

Comment Rivière a révolutionné les traditions populaires

MARSEILLE – On l’honore à Marseille, mais il aurait aussi bien pu l'être dans les burons de l’Aubrac, en Afrique, ou dans un cabaret parisien des Années folles comme le Bœuf sur le toit. Georges Henri Rivière (1897-1985), personnage bien oublié, synthétise toutes ces influences. Né à Montmartre, mais marqué par ses séjours familiaux en Bretagne, maître de chapelle ou pianiste jazz avec ses amis artistes, il découvre à 30 ans sa vocation en montant une pharaonique exposition sur les arts précolombiens. Il s’engouffre ensuite au musée d’Ethnographie du Trocadéro, organisant d’innombrables missions en Afrique avec son mentor Paul Rivet. Mais il a alors découvert un autre continent en danger : celui des arts et traditions populaires. Il organise des enquêtes-collectes dans les régions de France, de la Provence à l’Aubrac, de l’Alsace à la Bretagne, et passe quarante ans de sa vie à modeler ce qui deviendra le musée des ATP, d’abord dans une aile de Chaillot puis dans un bâtiment du Jardin d’acclimatation, dessiné par Jean Dubuisson et inauguré en 1972 (aujourd’hui en rénovation sous l’égide de la Fondation Louis Vuitton). Le musée, qui présentait une collection encyclopédique et la reconstitution d’habitats vernaculaires, n’existe plus… Mais sa collection est partiellement conservée au Mucem, dont elle a constitué l’amorce. Il était temps que Rivière, ce personnage central du XXe siècle, emblématique par toutes ses connexions disparates, des paysans aux dadaïstes, soit enfin honoré. Il l’est avec un accrochage aussi varié que ses intérêts, mêlant dessins de Picabia, colliers de cheval, masques africains et affiches de Mai 68…
Georges Henri Rivière. Voir c’est comprendre au Mucem, du 14 novembre 2018 au 4 mars 2019.

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