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N° 549 - du 25 mars 2019 au 31 mars 2019


Vincent van Gogh, Autoportrait, 1889, huile sur toile, 57,2 x 43,8 cm, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. John Hay Whitney.

L'AIR DU TEMPS

Et si Van Gogh était resté en Angleterre

LONDRES – Dans la biographie du peintre hollandais, on connaît très bien ses années arlésiennes – la dispute avec Gauguin, l’oreille coupée, etc. - et pas que pour le film qu’en a tiré Vicente Minnelli avec Kirk Douglas… On connaît bien sa fin tragique à Auvers-sur-Oise, avec le docteur Gachet, et assez bien son expérience dans le Borinage belge, quand il veut se faire évangéliste, ou ses années parisiennes avec son frère Théo. Mais s’il est une époque que même ses admirateurs maîtrisent mal, ce sont ses années londoniennes. Agé de 20 ans, il arrive en 1873 dans la capitale anglaise pour la galerie Goupil, comme apprenti marchand d’art pour, un métier dans lequel il ne percera pas. Jusqu’en 1877, avec des intervalles à Paris et aux Pays-Bas, il s’y imprègne de culture anglaise, visitant les musées, admirant Constable, lisant Dickens pour lequel il nourrit une passion, s’éprenant de la fille de sa logeuse à Hackford Road à Covent Garden (on vient de trouver à cette adresse, avec un à propos admirable, des documents le concernant). L’exposition joue des deux facettes, montrant ce qui le nourrit et ce que ses successeurs britanniques comme Bacon emprunteront chez lui. S’il s’y était plu et s’y était marié avec Eugénie Loyer pour mener une paisible vie conjugale, voilà qui lui aurait épargné bien des tourments… Mais ce sont ces tourments et la révélation de la Provence – agissant sur lui à la manière d’une drogue – qui nous le rendent si indispensable. Son malheur fait notre bonheur – l’art et les bons sentiments ne marchent pas toujours de concert, on le sait…
Van Gogh and Britain à la Tate Britain, du 27 mars au 11 août 2019.

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