ArtAujourdhui.Hebdo

N° 550 - du 1 avril 2019 au 18 avril 2019


Henri II, huile sur panneau cintré vers le haut, postérieurement agrandi et mis au rectangle, vers 1555. Musée Crozatier, Le Puy-en-Velay.

LIVRES

Fenêtre sur l’Océanie

En voyant certains objets, c’est l’expression « enchantement du monde » qui vient spontanément à l’esprit. Ainsi de ces « charmes pour navigateurs », porte-bonheur en épine de raie et corail, qui permettaient d’affronter les vagues et les tempêtes, ou de ces invraisemblables cartes de navigation, maquettes d’un mètre de long, composées de bois, fibres et coquilles d’escargot. La géographie n’a jamais atteint ce degré de poésie… Le catalogue de l’exposition au quai Branly (jusqu’au 7 juillet), déjà montrée à la Royal Academy, confirme l’incroyable richesse des musées européens en culture océanienne. A Brême, Bâle, Cambridge, Leyde, Copenhague, Paris ou Londres, reposent les objets rapportés par des missionnaires, administrateurs coloniaux, aventuriers ou commerçants. Colliers, poutres peintes, divinités, écorces tressées, brise-lames de pirogues, reliquaires… En sécurité, étudiés et restaurés avec soin, élevés au statut d’œuvre d’art, mais, on le sait, pas toujours acquis selon des procédures légales : chaque exposition de ce calibre fait immanquablement penser au processus de restitution. Qui a évidemment sa part de légitimité, mais qui, un siècle après ces apports, fait aussi penser à une fenêtre qui se ferme, à une lunette qui se voile…
Océanie, Fonds Mercator, 2019, 328 p., 54,95 €.

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