ArtAujourdhui.Hebdo

N° 554 - du 19 septembre 2019 au 25 septembre 2019


Dominique Peyronnet, Après le bain, 1931, huile sur toile 50 x 61 cm, Paris, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol.

LIVRES

Bacon sur le gril

L’exposition du Centre Pompidou (jusqu’au 20 janvier), consacrée aux années tardives de Francis Bacon (après 1971), a produit abondance de publications ou de rééditions. Pour une initiation, on lira avec plaisir - tant les réponses de Bacon sur ses amitiés, ses influences ou sa prétendue violence, sont claires -, les Entretiens menés par Michel Archimbaud (Folio). Pour entrer de façon plus complète dans la mécanique de Bacon, Yves Peyré, l’un des papes du livre d’artiste, est un guide idéal. Il fut son ami et lui, en revanche, voit la violence dans la peinture de Bacon, qu’il sait commenter avec poésie (« la couleur qui se dévergonde en flaque tempétueuse »). Sa timidité, son goût de la littérature, son admiration pour Degas, son élégance, mais aussi ses restaurants de poissons préférés (le Duc et le Dôme)… Ou encore sa ponctualité : la dernière des qualités qu’on attribuerait à un artiste dont l’atelier était un extraordinaire capharnaüm (à voir à Dublin en vrai et dans une petite maquette à la fin de l’exposition). Un portrait que l’on qualifierait presque d’impressionniste si ce terme n’était aussi antinomique avec son œuvre…
Francis Bacon ou la mesure de l’excès, par Yves Peyré, Gallimard, 2019, 336 p., 49 €.

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