Accueil > Nos rendez-vous > 10 Mars 1906, Compagnie De Courrières : enquête Sur La Plus Grande Catastrophe Minière D’europe

10 MARS 1906, COMPAGNIE DE COURRIÈRES :
enquête sur la plus grande catastrophe minière d’Europe


DU 3 MARS 2006 AU 7 JANVIER 2007


La foule aux abords de la fosse de Sallaumines, mars 1906. Carte postale, Collection Centre historique minier


Le 10 mars 1906, en quelques secondes, une explosion suivie d’une gigantesque inflammation de poussières de charbon provoque officiellement 1 099 morts dans trois fosses de la Compagnie des mines de Courrières. C’est la plus grande catastrophe minière d’Europe. Pourquoi un tel accident, à cet endroit, à ce moment précis? Quelles en furent les causes? Des leçons en ont-elles été tirées? Comment l’opinion publique a-t-elle réagi? Que sont devenues les familles des victimes? Au terme d’une enquête de deux ans, à l’aide de nombreux documents inédits, d’extraits de film et de reconstitutions 3D, l’exposition tente de répondre à ces questions.


La catastrophe

La compagnie des mines de Courrières respecte les mesures de sécurité strictement obligatoires. Pas d’appareils de sauvetage, les mineurs utilisent des lampes à feu nu, l’aérage des chantiers du fond est très insuffisant. Les sols des galeries ne sont pas arrosés pour faire retomber les poussières comme on le fait dans les pays voisins. Le 10 mars 1906, vers 6 heures 30, une explosion se produit. Le souffle déclenche un « coup de poussières » d’une violence inouïe qui se propage en quelques secondes sur plus de cent kilomètres de galeries. 1697 mineurs descendus le matin sont pris au piège, plus de 1000 seront brûlés ou asphyxiés par les nuées de gaz toxique. Des groupes arrivent à remonter par des échelles. Les sauveteurs retrouvent quelques survivants, mais surtout beaucoup de cadavres. Au total, 576 mineurs échapperont à la catastrophe le premier jour.


Les obsèques et les grèves

Le 12 mars, le préfet du Pas-de-Calais autorise les familles à pénétrer sur le carreau de la fosse N°4 pour identifier les premiers morts remontés du fond. Des obsèques solennelles ont lieu dès le 13 mars. Sous une violente tempête de neige, 15 000 personnes accompagnent le cortège. L’émotion est à son comble. Le 14 mars, la grève est déclarée dans les fosses de la compagnie de Courrières qui ont échappé au drame. Elle gagne toutes les mines du Pas-de-Calais et va durer jusqu’au mois de mai. Au matin du 30 mars, treize mineurs surgissent à l’air libre. Leur apparition fait l’effet d’une bombe. L’opinion publique pense désormais que les responsables des secours ont abandonné trop vite. La tension augmente encore quand on apprend qu’un quatorzième rescapé survivant, Auguste Berthon, a été retrouvé le 4 avril. Ce sera le dernier rescapé. Quand survient la catastrophe, la France est sans gouvernement. Georges Clemenceau nommé ministre de l’Intérieur organise une véritable occupation militaire du bassin minier : 30 000 gendarmes et soldats sont mobilisés face à 60 000 grévistes.


Un élan de solidarité sans précédent

L'Etat a édicté rapidement des mesures de sécurité très strictes: les puits simples et les lampes à feu nu sont interdits, les appareils de sauvetage et la formation des sauveteurs deviennent obligatoires. Les exploitants créent des galeries d’essais pour élaborer des systèmes de protection. Une structure commune, le poste central de secours de Liévin, organise la formation des sauveteurs.
La tragédie suscite un élan de solidarité sans précédent. Les grands quotidiens lancent un appel à leurs lecteurs et publient chaque jour à la une les listes des souscripteurs et les sommes versées. Des dons affluent de tout le pays et de l’étranger. De son côté, la compagnie des mines de Courrières verse 200 000 francs aux familles sous forme de premiers secours. La loi sur les accidents de travail impose d’indemniser les veuves et les orphelins. En 1906, elle distribue plus de deux millions cent mille francs. Elle versera ensuite aux familles des rentes annuelles de l’ordre de 4 à 500 000 francs.
Certains rescapés sont malgré tout redescendus au fond. D’autres n’ont pas voulu ou n’ont pas pu se réadapter à la mine. Parmi eux, le dernier survivant de ce drame: Honoré Couplet, conducteur de chevaux. Devenu receveur de tramways, soldat en 1914-18, blessé trois fois, il meurt le 14 juin 1977, à l’âge de 89 ans.

Illustration : Le Petit journal, supplément illustré, 25 mars 1906. Collection Centre historique minier


Parallèlement à cette exposition, le Centre organise tout au long de l'année un ensemble de manifestations dont vous trouverez le détail sur son site www.chm-lewarde.com, et une exposition ouverte jusqu'au 3 septembre 2006 "LA CATASTROPHE EN IMAGES", dont nous vous parlerons prochainement.


PUBLICATION

« 10 mars 1906, Compagnie de Courrières : enquête sur la plus grande catastrophe minière d’Europe », collection « Mémoires de Gaillette » : 18,5 x 27 cm, 192 pages, prix : 24,90€.

CENTRE HISTORIQUE MINIER Fosse Delloye BP 39 59287 LEWARDE
INFORMATIONS : Tél : 03 27 95 82 82 Email : contact@chm-lewarde.com Site : www.chm-lewarde.com
HORAIRES : De mars à octobre : tous les jours, de 9h à 19h30* (sauf le 1er mai).
En novembre, décembre et jusqu’au 7 janvier (sauf le 25 décembre et le 1er janvier) : de 10h à 19h* les dimanches, vacances scolaires et jours fériés, et de 13h à 19h* du lundi au samedi. *La billetterie ferme deux heures avant.
PRIX D'ENTRÉE : De mars à octobre : Pour l’exposition : 5,90€. Pour l’ensemble du site (visite guidée et visite libre) : de 5,10€ à 10,90€.
En novembre, décembre et janvier : Pour l’exposition : 4,90€. Pour l’ensemble du site (visite guidée et visite libre) : de 3,80€ à 9,90€.
CONTACT PRESSE : Karine Sprimont, Directrice de la Communication
Tél : 03 27 95 82 82 Fax : 03 27 95 82 92 Email : ksprimont@chm-lewarde.com
Caroline Delain, Assistante en communication Email : cdelain@chm-lewarde.com
Scherzo : Christine Nacry / Delphine Eslan Tél. 03 20 89 01 23 Fax. 03 20 89 00 01 Email contact@scherzo.fr