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DANDYSMES : UNE HISTOIRE DE SEDUCTION

DU 23 JUIN AU 28 OCTOBRE 2007


De Beau Brummell à nos jours, une recherche de l’élégance qui se veut également une forme de liberté


Edouart Loëvy Dandy nonchalant, 1901 huile sur toile - 60 x 196 cm Musée des Beaux-Arts de Pau, copyright : J.C. Poumeyrol


En avant-première du bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d’Aurevilly qui sera célébré en 2008, le château-musée du Cayla propose une approche diversifiée d’un mouvement littéraire, social et esthétique. Cette manifestation a pour point de départ l’amitié qui liait Jules Barbey d’Aurevilly avec Maurice de Guérin, dont le musée du Cayla occupe la demeure natale. Au travers de documents d’archives, portraits, caricatures, gravures de mode, objets de décor et de toilette, l’exposition s’attache à retracer l’évolution du dandysme du XIXe au XXIe siècles. De Barbey à Gainsbourg et de Balzac aux gothiques contemporains, l’exposition mettra en lumière des personnalités et des artistes qui s’en sont inspirés.


Made in England

Le mot dandy apparaît en Angleterre vers 1780 et semble désigner, aux frontières de l’Ecosse, les jeunes gens qui fréquentaient l’église ou la foire annuelle en costume excentrique. Adopté vers 1813 à Londres à propos des élégants comme George « Beau » Brummell (1778-1844), il déferle avec la vague d’anglomanie en France après 1815. Dans la France de 1830, le langage vestimentaire fait partie de ceux qu’il faut maîtriser pour peser dans les transactions humaines. Honoré de Balzac est le premier écrivain français de renom à signer un livre consacré au code de la toilette. Le Traité de la vie élégante fait partie de son projet de la Comédie Humaine. Il distingue « trois classes d’êtres créés par les mœurs modernes » : l’homme qui travaille, l’homme qui pense et l’homme qui ne fait rien, synonymes de « trois formules » : la vie occupée, la vie d’artiste, la vie élégante.


Le dandy, c’est l’indépendance

Jules-Amédée Barbey d’Aurevilly, dans Du Dandysme de George Brummell en 1845, théorise le mouvement. Influencé par Byron, l’auteur y campe l’attitude sociale qu’il cultivait vers 1830 avec ses amis à Paris. Le mot dandy – jusque-là péjoratif – recouvre tous les attributs de la vie élégante et va fonder de manière durable la notion d’élégant intellectuel : « Ce n’est pas un habit qui marche tout seul ! au contraire ! » Pour Barbey, « ce qui fait le dandy, c’est l’indépendance ». Dès lors, deux conceptions du dandy vont cohabiter, entre caricature et revendication. Dans Le Peintre de la vie moderne ( 1863), Charles Baudelaire le désigne comme le « dernier éclat d’héroïsme dans les décadences ». Héritier d’un don céleste que n’apportent ni l’argent ni le travail, le dandy existe par « le besoin ardent de se faire une originalité », une des formes les plus radicales de la révolte romantique, selon Albert Camus…


Dandys d’aujourd’hui

Les générations qui vont suivre vont se référer à cet objet de lyrisme trans-historique qu’est devenu le dandysme : Des Esseintes, Péladan, Barrès, Lorrain, Proust, Cocteau, Gainsbourg seront à leur tour des esthètes à la fois solitaires et mondains, mêlant toujours éthique et esthétique dans leur art et dans leur vie, devenus à l’instar d’Oscar Wilde « une œuvre d’art » à part entière. Aujourd’hui, le dandysme reste d’actualité. Des artistes, musiciens, écrivains témoignent d’une filiation à un mouvement encore en mutation, « rébellion perpétuelle, refus du grégarisme, éloge de l’individu, insoumission permanente » selon le philosophe Michel Onfray.


La garde-robe de Barbey d’Aurevilly

Cette exposition a pu voir le jour grâce à de nombreux prêts de documents et d’objets relatifs à ce mouvement historique auprès de musées en France et des collectionneurs privés. On y découvre aussi bien des gravures de mode de l’époque, des portraits de Proust ou Cocteau, des lettres autographes et des éditions originales que des reliques portées par ce grand dandy de Barbey : sa cravate en dentelle et soie bordeaux, ses gants en chevreau et broderie rouge, son nécessaire à moustache, son miroir, sa canne à pommeau d’ivoire qui appartint à Beau Brummell… Un prolongement de cette exposition est prévu en 2008 au Musée départemental du Textile à Labastide Rouairoux afin de valoriser le travail de couturiers et de créateurs de mode comme Walter Van Beirendock, Jean-Paul Gautier sous l’angle du dandysme.


PUBLICATION

Dandysmes : une histoire de séduction, sous la direction de David Cocksey, 72 p., Conseil général du Tarn, Albi, 2007, prix de vente : 30 €


Illustration : Walter Van Beirendonck Nr A, Revolution ! Winter 2001-2 © Photo Elisabeth Broekaert



CHATEAU-MUSEE DU CAYLA 81140 ANDILLAC
INFORMATIONS : Tel : 05 63 33 90 30
HORAIRES : Jusqu’au 30 septembre : tous les jours (sauf mardi), 10 - 12h et 14 - 18h. En octobre : mercredi - dimanche, 14 - 18h.
PRIX D'ENTREE : Plein tarif : 2 euros
Tarif réduit : euro (enfant à partir de 12 ans et groupe de plus de 15).
COMMISSARIAT : Brigitte BENNETEU, Conservateur départemental en Chef brigitte.benneteu@cg81.fr
Sabine BOUDOU-OURLIAC, Attachée de conservation, chargée du patrimoine départemental textile sabine.boudou-ourliac@cg81.fr
CONTACT PRESSE : Michèle EMMERY michele.emmery@cg81.fr