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APARTHEID
Le miroir Sud Africain


DU 26 SEPTEMBRE 2007 AU 13 JANVIER 2008


L’apartheid en Afrique du Sud est une manifestation extrême du racisme occidental mais aussi une métaphore de certains aspects de l’ordre mondial actuel.


William Kentridge, Stephens' Ink, 1994. Dessin BHP Billiton Collection


Apartheid. Le miroir sud-africain est une approche conceptuelle et visuelle des anciennes et nouvelles formes de discrimination raciale, basée sur une large sélection d’œuvres d’art originales et de matériel documentaire. L’exposition montre les principales étapes et caractéristiques d’une histoire tragiquement célèbre, qui ne parle pas que d’Afrique du Sud mais aussi de son héritage européen. Elle explique comment ces préjugés constituent aujourd’hui encore un puissant instrument justifiant le maintien des injustices les plus arbitraires. Une ample sélection d’art sud-africain du XIXe siècle jusqu’à nos jours permet d’illustrer le discours. Certaines des œuvres, comme celles de Jane Alexander, Conrad Botes, Nandipha Mntambo, Zwelethu Mthethwa et Peter McKenzie, ont été créées spécialement pour l’exposition.


L’émergence d’un point de vue eurocentrique

L’exposition débute avec une introduction historique au racisme et explicite le développement d’idéologies qui établissent différentes catégories d’êtres humains – les “races” – au moment où, paradoxalement, les mouvements intellectuels modernes défendent des droits égaux pour tous les individus. Les différentes expositions de “primitifs” qui se tiennent en Espagne, en particulier à Barcelone, entre 1897 et 1929 font partie d’un type de spectacle, les “zoos humains”, qui était commun en Europe depuis les années 1870. Elles ont contribué de façon décisive à la construction d’une optique eurocentrique et à la légitimation des politiques coloniales. Afin de défendre la “pureté de sang” de la race blanche, des mouvements pseudoscientifiques, dans des pays économiquement avancés comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, ont conduit à la formulation de la théorie de l’eugénisme.


La construction de l’apartheid

La partie centrale de l’exposition expose en détail les dimensions sociales, politiques, économiques, culturelles et territoriales du système de l’apartheid, appliqué en Afrique du Sud entre 1948 and 1994. Elle débute avec la guerre des Boers et explique comment la paix entre les communautés blanches s’est faite au détriment de la population considérée comme non-blanche. L’arrivée au pouvoir en 1948 du Parti national a permis aux nationalistes afrikaners d’imposer leur hégémonie sur l’ensemble de l’Afrique du Sud. Largement fondé sur une lecture raciste de la Bible, leur programme promettait d’expulser les Noirs des villes et garantissait les privilèges des Afrikaners par la généralisation de mesures discriminatoires et répressives. Sont ici présentées des œuvres rarement vues hors d’Afrique du Sud, par des artistes comme Albert Adams, Dumile Feni, David Goldblatt, Gavin Jantjes et Durant Sihlali.


Le chemin de l’enfer

Les premiers mouvements de résistance contre l’apartheid étaient pacifiques. Cependant, la répression fut si violente (le massacre de Sharpeville avec 69 morts en est l’épisode le plus connu) que les bases d’une résistance plus radicaux furent vite posées, laquelle atteignit un point de non retour avec la révolte étudiante de Soweto en 1976. Au milieu des années soixante, en particulier après l’assassinat de Steve Biko, la création artistique sud-africaine a connu une impulsion extraordinaire, avec la participation d’artistes de toutes couleurs et de toutes origines, tels Jane Alexander, William Kendritge, Ezrom Legae, Sfiso Ka Mkame, Billy Mandindi et Paul Stopforth. L’expérience sud-africaine montre qu’il est possible de sortir d’un tel enfer même si la cicatrisation des blessures ne se fait qu’à l’issue d’un processus long et douloureux. Malgré les profondes transformations qu’a connu l’Afrique du Sud depuis 1994, beaucoup des inégalités créées par l’apartheid demeurent et le ressentiment parmi les groupes “raciaux” est malheureusement encore vif. Une part importante de la nouvelle créativité prend les traits de l’introspection, mettant l’accent sur le vécu personnel.


Vers un nouvel apartheid?

L’exposition démontre que de nouvelles formes de racisme et même d’apartheid sont apparues à grande échelle dans les deux dernières décennies, à la fois à l’intérieur de nos sociétés démocratiques mais plus encore dans les relations entre nations riches et nations pauvres. Cette situation s’exprime dans la multiplication de murs et frontières, tangibles ou intangibles. Ces barrières et systèmes de surveillance sont justifiés par des arguments très semblables à ceux qu’utilisaient les idéologues de l’apartheid, qui combinaient une pratique brutale de la suprématie blanche et une rhétorique condescendante et paternaliste sur les vertus du développement séparé entre les différents groupes “raciaux”.

Illustration : Johannes Phokela Land of Cockaigne, 2001 Huile sur toile, Collection privée

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PRIX D'ENTREE : Plein tarif : 4,40 € - Tarif réduit : 3,30 €. Gratuit : les moins de 16 ans, les sans-emploi, les Amis du CCCB et le 1er mercredi de chaque mois. Tarif réduit le mercredi (sauf les jours fériés), pour les retraités et les étudiants.
Articket : 20 €. Entrée pour le CCCB, MACBA, MNAC, la Pedrera, Fundació Antoni Tàpies, Musée Picasso, Fundació Joan Miró.
COMMISSARIAT : Pep Subirós
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