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L'ŒIL DE SIMENON

DU 13 JUIN AU 14 SEPTEMBRE 2008


Des centaines d’images, d’Europe et d’ailleurs, qui ont nourri de nombreux reportages : Simenon était aussi photographe

GEORGE SIMENON Tunis 1934 © Georges Simenon Family Rights Ltd, tous droits réservés


Nous connaissons évidemment Georges Simenon, l’écrivain, et encore plus peut-être son héros de roman fétiche. Nous sommes en revanche moins au fait de son œuvre photographique. Pourtant, la célébrité de Maigret a été précédée, dès la fin des années vingt, par la pratique photographique de Simenon.


Toujours sur le départ

Cette dernière s’est développée fort naturellement. Elle fut pour lui le prolongement de ses désirs d’évasion qui l’ont amené à conquérir puis à faire construire des embarcations pour silllonner l’Europe avant d’étendre son périmètre de découverte au monde entier lors de périples sur des paquebots ou des cargos. Simenon lui-même l’avait diagnostiqué : « J’ai passé ma vie à partir, faute d’une ancre probablement, car je ne suis d’aucun pays ». Comme l’écrit joliment Patrick Roegiers, ce collectionneur de superlatifs – grand reporter, grand amateur de femmes, grand tailleur de crayons, grand fumeur de cigares, grand parleur et grand lecteur – fut aussi un grand voyageur et un sacré bourlingueur. Il lève l’ancre dès 1928 (il a 25 ans) avec son premier bateau, un minuscule canot de sauvetage.

Illlustration : Turquie, traversée de la mer noire © Georges Simenon Family Rights Ltd, tous droits réservés


De France en Equateur

Partout où il passe, en Belgique, sur les canaux de France, puis toujours plus loin, en Egypte, au Congo belge, en Roumanie, en Crimée ou en Lituanie, il observe et photographie. Il s’intéresse au quotidien des peuples qu’il découvre. « Mais à quoi ressemble une rue de là-bas ? Comment les gens mangent-ils ? Comment s'habillent-ils ? Comment passent-ils le temps pendant lequel ils ne travaillent pas ? » Simenon arrive au bon moment : les années trente sont celles d’une grande évolution dans le monde de la photographie avec l’apparition du fameux boîtier Leica. Sa facilité d’utilisation permet à de nombreux profanes de devenir gens d’images. Simenon en fait partie. Il peut ainsi allier le texte et la photographie et réaliser des reportages, qui seront notamment publiés dans Voilà, de 1928 à 1935.


Marins, prostituées et opprimés…

Son talent naturel d’écriture se renforce d’une technique photographique rapidement et sûrement acquise. Faculté d’observation et curiosité exacerbée sur un monde encore en marge des grands bouleversements de la modernité ont façonné l’œil de Simenon. L’imagerie portuaire et maritime est omniprésente dans son œuvre. Marins en action dans l’antre de leurs bâtiments, enfants livrés à leur sort ou prostituées qu’il fréquente à toutes les escales, d’Istanbul en Equateur, ses portraits font toujours apparaître l’expression singulière de chacun. Son regard documentaire l’oblige à une mise au point méticuleuse, au choix d’un point de vue parlant. Et il soigne la composition. On peut noter, avec Roegiers, « la priorité récurrente octroyée aux diagonales, aux lignes transversales, qui confèrent une dimension épique aux paysages et aux lieux décrits. » Soigneusement rangés dans six albums bruns en toile, ses photographies transmettent une vision humaniste du monde, une forme de tendresse envers les exclus et les opprimés.

Illustration : Aba-Fardje, Congo Belge 1932 © Georges Simenon Family Rights Ltd, tous droits réservés

MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE ANDRÉ VILLERS Porte Sarrazine - 06250 MOUGINS VILLAGE
INFORMATIONS : Tél : 04 93 75 85 67 Fax 04 93 90 15 15 Email : museephoto@villedemougins.com
HORAIRES :
  • Du lundi au vendredi, de 10h à 18h.
  • Les samedi, dimanche et fêtes, de 11h à 18h.
  • Juillet-août : tous les jours de 10h à 20h
    PRIX D'ENTRÉE : Entrée libre
    COMMISSARIAT : Olivier Lécine
    CONTACT PRESSE : Olivier Lécine olecine@villedemougins.com