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DANDYSMES
Une histoire de séduction


DU 28 JUIN AU 28 OCTOBRE 2008

Un esthète solitaire, qui refuse la pensée unique : être dandy est une forme d’insoumission…

"Mission photographique cg81 / Donatien Rousseau"

 

CHATEAU-MUSÉE DU CAYLA

81140 ANDILLAC

INFORMATIONS :

Tél. 05 63 33 90 30

  • Site : www.tarn.fr
  • Site : www.litterature-lieux.com

    HORAIRES :

  • De mai à juin et de septembre à octobre : tous les jours (sauf mardi) de 10h à 12h et de 14h à 18h.
  • Juillet et août : tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

    PRIX D'ENTRÉE :

  • Plein tarif : 2 €.
  • Tarif réduit : 1 € euro (groupes et étudiants).
  • Gratuit pour les moins de 12 ans et les groupes scolaires encadrés.

    CONTACT PRESSE :

    Marielle Planès

  • Tél. 05 67 89 62 07
  • E-mail : marielle.planes@cg81.fr


  • Le propos de l’exposition est d’aborder le phénomène du dandysme au XIXe siècle et d'évoquer ses prolongements au cours des XXe et XXIe siècles. La manifestation, qui a débuté avec un premier volet en 2007 au Château-musée du Cayla, a pour point de départ l’amitié qui liait Jules Barbey d’Aurevilly à Maurice de Guérin, dont le musée du Cayla occupe la demeure natale. Elle est une manière de relier cet auteur à un mouvement de pensée de son temps pour mieux le situer dans son époque et en évoquer les résonances aujourd’hui. Ce deuxième volet aujourd’hui présenté au Château-musée du Cayla met en évidence le dandysme comme phénomène de « mode », élément du paraître et de la codification sociale.


    Ne rien attendre du monde

    L’exposition s’attache à montrer comment le dandysme touche la société au XIXe siècle, inspire les hommes mais aussi les femmes et comment il reste plus que jamais d’actualité dans la mode d’aujourd’hui. Le mouvement du dandysme est avant tout intellectuel et littéraire. Trois écrivains français s’y sont particulièrement intéressés : si pour Balzac (1833), le dandy n’est qu’un élément de décor du boudoir, si pour Charles Baudelaire (1863), cet « aristocrate » moderne est objet de lyrisme hors de toute substance historique, Jules Barbey d’Aurevilly (1845) le perçoit comme « la conséquence d’un certain état de société », le produit d’une époque et d’une culture particulières. Il se caractérise par son costume et une attitude qui le placent en être original parmi ses semblables. Il se met à distance des modes pour mieux orchestrer la sienne, s’oppose aux façons de penser communes, au progrès même. La démocratie et la pensée égalitaire ne sont pas de son ressort : seul lui importe de faire de sa vie une œuvre d’art à part entière.


    Le dandy, artiste de lui-même

    L’exposition présentée au Château-musée du Cayla réunit des documents et objets (archives, portraits, caricatures, gravures de mode, objets de toilette et de décor, costumes) qui sont autant d’éclairages autour du dandysme. Entre idéal et réalité, le dandy est en quête d’un héroïsme dans l’élégance qui le met à distance de la société. Les objets présentés dans cette exposition sont-ils alors les reliques pieusement conservées de ces « quelques dieux » ? Artiste de littérature, le dandy est aussi artiste de lui-même dont l’apparence vestimentaire ou la gestuelle traduisent les aspirations tout en les masquant : le dandy oscille entre respect et subversion des codes et le goût de sa propre légende. Son désir est de maîtriser la représentation de soi. Le paraître n’est pourtant pas une fin en soi : le dandy est philosophe.


    Une arme contre la standardisation

    Le dandy était une expression du romantisme aristocratique, tourné vers une oisiveté constructrice de sa propre personne en dehors du monde du travail tel que l’envisageait la bourgeoisie montante du XIXe siècle. Le dandysme réclame aujourd’hui de nouvelles icônes : ses prolongements contemporains se retrouvent dans les mouvements zazou, punk, gothique, métrosexuel, dans leur utilisation de codes vestimentaires décalés par rapport à la société ; mais aussi chez des personnalités, des artistes (Cocteau, Proust, Gainsbourg...) et des créateurs de mode (Gauthier, MacQueen...). Le sujet est plus que jamais d’actualité : les hommes « retrouvent une forte envie de chic » et les défilés sont plus que jamais tournés vers la mode anglaise et les dandies. Une question demeure : la mode démocratisée est-elle tueuse du dandysme ? Il semble bien au contraire que le dandysme ait encore son mot à dire dans la mesure où la singularité de la posture reste une échappatoire à la standardisation de notre société.

    Illustration : Tenue complète formée d’un bonnet, d’un treillis, d’une cravate et d’un gilet ayant appartenu à Gilles Rozier.
    Marque GR 816.
    Laine, maille, lin, nacre.Taille 46.
    Milieu des années 1990. Musée de la Mode, Marseille.
    Photo Babeth Montagnier.