Accueil > Nos rendez-vous > Sèvres, Second Empire & Iiie République De L’audace À La Jubilation

SÈVRES, SECOND EMPIRE & IIIE RÉPUBLIQUE
DE L’AUDACE À LA JUBILATION

DU 21 NOVEMBRE 2008 AU 22 FÉVRIER 2009

La riche production d’une période méconnue, marquée par des innovations techniques et par le renouvellement des décors.


Vase Saïgon (détail), 1882 Porcelaine nouvelle H. 30 cm, D. 18 cm Mobilier national (Inv. GML 9352/1)

 

MANUFACTURE NATIONALE DE SÈVRES

Place de la Manufacture - 92310 SÈVRES

INFORMATIONS :

Tél. +33 (0)1 46 29 22 00 Fax +33 (0)1 46 29 22 08
Site : www.manufacturedesevres.fr

HORAIRES :

Tous les jours, de 10 h à 17 h, sauf le mardi.

COMMISSAIRE :

Brigitte Ducrot, chargée d’études documentaires au département des objets d’art du Musée du Louvre.

CONTACT PRESSE :

Barbara de Montaigu,
Tél. + 33 (0)1 46 29 22 06 Fax : + 33 (0)1 46 29 22 08
E-mail : barbara.de-montaigu@culture.gouv.fr


Après la présentation des œuvres des années 1950 en 2006, puis de la production de 1920/1930 l’an dernier, la Manufacture nationale de Sèvres poursuit l’exploration de sa prestigieuse histoire en présentant la production de la seconde moitié du XIXe siècle. Entre la longue et féconde administration d’Alexandre Brongniart (mort en 1847) et les transformations stylistiques radicales de l’Art nouveau, la production qui s’étend de 1848 à 1896, du Second Empire à la IIIe République, reste encore mal comprise. Grâce au prêt de pièces souvent inédites par le Mobilier national, le Musée des arts et métiers, les Arts décoratifs, le Domaine du château de Compiègne et le Musée national de céramique, cette exposition permet de la considérer d’un œil neuf.


Le Second Empire, une période faste

A l’avènement de Napoléon III, le savant Victor Regnault est nommé à la tête de la Manufacture. Rattachée à la Liste civile de l’Empereur, l’institution peut continuer d’utiliser ses méthodes artisanales, mener à bien des expériences techniques et artistiques et présenter des pièces remarquables lors des expositions universelles qui rythment la période. Forte du soutien de l’Empereur, qui achète en grand nombre ses plus belles pièces pour son usage ou ses cadeaux, elle connaît une période faste. On y compte près de trois cents personnes, chiffre le plus élevé de toute son histoire. On produit de nouveau de la porcelaine tendre ; on ouvre un atelier de faïence et de terre vernissée, un atelier d’émaux sur métal ; on met au point la technique de la pâte-sur-pâte ; le goût pour le motif isolé s'impose. Ces initiatives sont sans doute encouragées par le regain d’intérêt pour les arts décoratifs du XVIIIe siècle et par le goût personnel de l’impératrice Eugénie.

Illustration : Buire de Blois, 1884 Porcelaine nouvelle H. 42 cm, D. 27 cm Musée des Arts décoratifs, Paris (Inv. n°200-17)


Les décors, entre tradition et modernité

La plupart des pièces éditées alors en pâte tendre reprennent des formes issues des collections de la Manufacture, vases ou pièces de service. Les décors sont souvent des copies de tableaux anciens (Boucher, Fragonard ou Greuze, entre autres). Cependant, certains décorateurs cherchent déjà plus de modernité. Dans tous les cas, ces productions – peu nombreuses au regard de la porcelaine dure – permettent à Sèvres de jouer un rôle important dans la redécouverte et la remise à l’honneur de techniques anciennes tombées en désuétude. La Manufacture remplit ainsi l’un des rôles qui lui avaient été assignés, celui de venir en aide aux entreprises privées en menant des recherches longues et coûteuses dont elle communique généreusement les résultats. Dès 1849, il est envisagé de déménager la Manufacture dont les premiers bâtiments à Sèvres étaient trop exigus. Les travaux traînent en longueur et, lors de l’inauguration officielle par le Maréchal de Mac-Mahon, le 17 novembre 1879, seuls quelques ateliers et le Musée sont prêts.


Sous la IIIe République, de nouvelles inspirations

Entre 1879 et 1891, la Manufacture fournit des pièces courantes aux services de l’Etat, destinées à servir de présents, lots ou trophées. Ces objets, souvent des vases, sont généreusement répandus et faussent complètement l’image de la production de Sèvres alors qu’ils ne représentent qu’une faible part du travail et la moins inventive. A partir de 1879, des recherches stylistiques variées sont en effet menées sous l’impulsion du directeur des travaux d’art, Albert Carrier-Belleuse, qui utilise aussi bien des peintres chevronnés qu’une nouvelle génération d’artistes issus de l’école ouverte au sein de la Manufacture. Outre l’influence de la Renaissance, présente chez Carrier-Belleuse, on voit s’exercer celles de la Chine et du Japon, alimentées par les expositions universelles. L’ouverture sur les nouvelles tendances se mesure aussi au rôle important que joue la Manufacture dans le développement de la photographie. Directeur à partir de 1852, Victor Regnault photographie des paysages de Sèvres et deviendra le premier président de la Société française de Photographie. Louis Robert, chef des ateliers de décoration, représente ses collègues, les modèles anciens exposés au Musée et les créations nouvelles, constituant ainsi une précieuse documentation.
Illustration : Cafetière éléphant, 1862 Porcelaine dure H. 20 cm, Long. 17 cm, L. 11,9 cm Musée national de céramique (Inv. MNC 26508)


PUBLICATION :

Sèvres, Second Empire & IIIe République, de l’audace à la jubilation, collection Sèvres, une histoire céramique, Editions courtes et longues,144 pages, 100 illustrations en quadrichromie, 24,3 x 28 cm, prix public : 35 €


Pour voir d'autres illustrations, cliquez sur ENGLISH VERSION en haut de page.