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CHINETIK

DU 11 FÉVRIER AU 19 AVRIL 2009


L’évolution du vélo comme métaphore des transformations de la Chine

Michael Vessa (*1948, USA) The Speech Bike, 1997


Le projet CHINETIK prend dix-neuf vélos du paysage urbain chinois et les présente sans aucune modification avec leur chargement d’origine – charbon, casseroles, déchets, etc. – en tant que sculptures dans un contexte culturel différent. Ainsi ces authentiques objets d’usage courant ont une caractéristique essentielle d’objets trouvés, à la différence près qu’ils ne sont pas intégrés dans une œuvre d’art mais deviennent eux-mêmes des œuvres d’art indépendantes.


Des changements vertigineux

Quand il est question de la transformation de la Chine d’une société agraire en une puissance économique mondiale, les chiffres, le plus souvent, sont plus éloquents que les paroles. Aujourd’hui, après de longues décennies d’isolation de l’empire du Milieu du reste du monde, 400 millions d’humains communiquent par le téléphone portable – alors qu’il y a une dizaine d’années la majorité des 1,3 milliards de Chinois ne connaissaient le téléphone que par ouïe-dire. Chaque jour, 1300 nouvelles voitures empruntent les rues de la capitale et transforment le paysage urbain et la qualité de l’air. D’ici dix ans, selon les prévisions les plus prudentes, il y aura 130 millions de voitures en Chine. Il existe encore 540 millions de vélos dans ce pays, qui fut le royaume des cyclistes. À un moment donné, dans un proche avenir, les autos auront le dessus sur les cyclistes dans les rues. Les réalités traditionnelles chinoises se transforment avec une vitesse frénétique, occasionnant au quotidien une perte de la culture chinoise ordinaire.


La fin du vélo ?

La vitesse de la transformation est telle que l’on ne peut la suivre en vélo. Il y a à peine trente ans, le vélo symbolisait un changement de la relative statique du char-à-bœufs vers une mobilité accrue et, dans une petite mesure, vers la liberté que la mobilité permet. Dans les années 1970 encore, les vélos passaient dans la société chinoise pour un signe extérieur de richesse. Qui désirait un vélo avait besoin d’un coupon, et les coupons étaient distribués par tirage au sort. Qui possédait un vélo, avait surtout la possibilité de participer au commerce. Les tricycles servaient comme cuisines mobiles, comme transporteurs de charbon, comme ateliers et échoppes, ou à l’enlèvement des ordures. Mais tout cela est du passé, puisque dans les métropoles chinoises telles Beijing ou Shanghai, le vélo disparaît du paysage urbain et avec lui sa culture. On en voit encore quelques uns, mais pas plus, et les vélos portent déjà la marque de l’éphémère. Ils deviennent le symbole du changement, des objets de musée, une rétrospective sur roues.


Le vélo comme objet d’art

L’utilisation détournée du vélo crée une tension et irrite en même temps ; elle devient métaphore et symbole du changement. Devant la toile de fond de la mondialisation frénétique, CHINETIK est un artefact expressif, un vecteur du changement et du contraste. CHINETIK crée son propre langage qui n’est pas le langage du marché. Le développement va à l’encontre de celui de l’Occident, où les nations industrialisées intensifient leur recherche pour trouver de nouvelles formes d’énergie. Parallèlement à cette présentation, quatorze artistes (Guillaume Bijl, Daniele Buetti, Franz Burkhardt, Stephen Craig, Gao Lei, Peter Knapp, Job Koelewijn, Peter Kogler, Mu Bo Yan, Robert Rauschenberg, Ulrike Schröter, Michael Vessa, Thomas Virnich, Xiao Yu) ont été invités à créer autant de vélos «chinois» qui sont présentés à côté des authentiques. Par cette transformation, le deux-roues est soustrait de sa réalité traditionnelle pour entrer dans le monde de l’art moderne.

Illustration : Tricycle, Beijing 2008 Bouilloires


PUBLICATION :

Un catalogue paraîtra fin mars 2009 chez Reinhardt Verlag Basel.


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MUSÉE TINGUELY Paul Sacher-Anlage 1 - 4002 BÂLE
INFORMATIONS : Tél. +41 (0)61 681 93 20 Fax : +41 (0)61 681 93 21 Site: www.tinguely.ch
HORAIRES : Du mardi au dimanche : de 11h à 19h. Fermé le lundi.
PRIX D’ENTRÉE : Adultes : 15 FS. Etudiants, apprentis et retraités : 10 FS. Gratuit pour les moins de 16 ans.
COMMISSARIAT : Andres Pardey et Klaus Littmann (Littmann Kulturprojekte).
CONTACT PRESSE : Laurentia Leon Tél : +41 (0)61 687 46 08 E-mail: laurentia.leon@roche.com