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Philippe GAREL
vraiment faux

DU 21 FÉVRIER AU 14 AVRIL 2009

Un étrange cabinet de curiosités qui fait s’entrechoquer les siècles

L'avion (aluminium, 300x300x60cm, 2000) vu dans l'atelier (ph: Ph Garel)

 

ARSENAL-MUSÉE DE SOISSONS

Ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes
Rue Saint Jean - 02200 SOISSONS

INFORMATIONS :

  • Tél : 03 23 93 30 50 Fax : 03 23 93 30 51
  • Site: www.musee-soissons.org
  • E-mail : musee@ville-soissons.fr

    HORAIRES :

  • Tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h
  • Le samedi et le dimanche de 14h à 18h

    TARIFS :

    Entrée libre

    COMMISSARIAT :

    Dominique Roussel, conservateur du patrimoine

    CONTACTS PRESSE :

    Patricia Langlais, Dominique Roussel


  • Pour l’Arsenal, Philippe Garel, né à Trebeurden en 1945, invente un véritable cabinet de curiosités foisonnant de meubles et d’objets, en plomb, aluminium ou bronze. Des dessins et des peintures (vrais dessins et faux cadres, vraies peintures et faux tableaux) sont associés à ces objets. Comme le rappelle le critique Gerd Lindner, chez Garel, « ce ne sont pas les objets pour eux-mêmes qui comptent, mais les rapports d’espace qu’ils entretiennent entre eux et qui donnent à chaque œuvre son caractère spatial ».


    Un bric-à-brac de styles

    Il y a dans l’Arsenal des peintures, des meubles, des dessins, des sculptures, des porcelaines, des objets précieux, des boîtes… Cet inventaire fait résonner le bric-à-brac des œuvres de Philippe Garel. Comme les seigneurs qui se déplaçaient avec leurs meubles, l’artiste investit ce bâtiment militaire du XIXe siècle avec ses créations librement inspirées d’objets et de mobilier du XVIIIe siècle et d’autres époques. Camping présidentiel était le premier titre de l’exposition… Cette confrontation de styles dans des espaces marqués par le temps a été initiée en 2008 dans le musée Cognacq-Jay, à Paris, où Philippe Garel a habilement fait dialoguer ses œuvres du XXIe siècle avec les collections du XVIIIe siècle.


    Imaginer un réfrigérateur Louis-Philippe

    Comment faire se télescoper le grand goût français du XVIIIe siècle et le progrès technique dans lequel nous baignons aujourd’hui ? Les croiser ne revient-il pas à reproposer la rencontre incongrue évoquée par Lautréamont entre une parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection. « On peut imaginer une machine à laver Régence, un réfrigérateur Louis XV, commente Alexis Pelletier. Mais les proposer à nos yeux, c’est écarter l’utilitarisme qui naquit également avec le siècle des Lumières, pour trouver une jouissance et une frustration. La machine à laver tourne et s’éclaire un temps et tout s’arrête, la porte du réfrigérateur s’ouvre nous laissant seulement le temps d’avoir faim… Il fallait que Philippe rencontrât le XVIIIe siècle (ou l’inverse) pour montrer à notre époque que l’utopie d’un bonheur est encore possible. »

    Illustration : Portrait devant la vitrine de nez (aluminium, 222x130x150cm) (ph:DR)


    Un cabinet de curiosités à déchiffrer

    Artiste inclassable, inattendu, Philippe Garel manie avec autant d’inventivité la peinture figurative que la sculpture et l’installation. Le cabinet de curiosités, qui symbolisait les lettrés de la Renaissance, accumulation d’objets uniques mêlant le merveilleux et le scientifique, est l’univers qui lui correspond le mieux. C’est sa « matière première » comme l’explique Joseph Assouline. « Garel la constitue à partir de rebuts - mais pas seulement - de notre passé mécanisé proche. Dans cette quincaillerie, le peintre puise ce que l’intelligence industrielle et sa valeur d’usage ont produit comme formes : courbes et droites, ellipses sinusoïdes, rapports d’échelle… Regardez-les au rebut : la vengeance de Chronos est terrible. Ce capharnaüm est à appréhender comme monde de signes, verbier préverbal, déjà chargé de temps et de mémoire mise à mal, il est océan de géométries indéchiffrables, qui attendent de s’articuler. »


    PUBLICATION :

    Alin Avila, Philippe Garel, un luxe de pénurie, d’où sont extraites les citations précédentes.