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ARMURE & ROBE DE SOIRÉE

DU 13 MAI AU 30 AOÛT 2009
Vernissage 12 mai à 18h30

Dans le musée du célèbre plasticien sur fer, une réhabilitation du grand artisanat d’art des armuriers d'autrefois.

Fondazione Roberto Capucci, 1989 Galleria Nazionale d' Arte Moderna Rome,
Georgette et satin,
fuchsia, broderies © Photo: Gianluca Baronchelli / Musei Provinciali di Gorizia

 

MUSÉE TINGUELY

Paul Sacher-Anlage 1,
4002 BÂLE

INFORMATIONS :

Tél. +41 (0)61 681 93 20
Fax : +41 (0)61 681 93 21
Site: www.tinguely.ch

HORAIRES :

Du mardi au dimanche : de 11h à 19h.
Fermé le lundi.

PRIX D’ENTRÉE :

Adultes : 15 FS.
Etudiants, apprentis et retraités : 10 FS.
Gratuit pour les moins de 16 ans.

COMMISSARIAT :

Guido Magnaguagno

CONTACT PRESSE :

Laurentia Leon Tél : +41 (0)61 687 46 08.
E-mail: laurentia.leon@roche.com


L’exposition Armure & Robe de soirée tire son origine d’une autre exposition, qui eut lieu en 1991 à la Hofburg de Vienne. Intitulée Des robes telles des armures, elle présentait de manière éblouissante des armures de la collection viennoise d’armes de chasse et de guerre, témoignage prestigieux d’une culture élitiste aujourd’hui décriée, auxquelles donnaient la réplique des robes de soirée du célèbre couturier italien Roberto Capucci. Le projet du musée Tinguely rend hommage à la présentation viennoise et la dépasse même par sa dramaturgie et son ampleur. La grande salle du musée et sa galerie accueillent plus de soixante armures ainsi que douze robes de soirée, sans compter les heaumes, cuirasses, jambières, hallebardes et autres lances.


Des spécimens superbement décorés

Le cinéticien Jean Tinguely, magicien du déchet et de la ferraille, anarchiste déclaré et militariste inavoué, rencontre ainsi chez lui le degré suprême du métier, l’artisanat d’art des armuriers d’Augsbourg et Nuremberg, Milan et Brescia, dont les ateliers fournissaient les armées et les cours d'Europe. Au monde de l’armure qui, de l’Europe, s’étendait à la Turquie, à l’Inde, au Tibet et jusqu’au Japon, le musée a emprunté des harnais de l’empire des Habsbourg ainsi que de la Confédération, reflets d’une époque mouvementée. Réalisés, pour la plupart, entre 1485 et 1570, ils proviennent des deux derniers arsenaux européens, ceux de Graz, dans la Styrie, région frontière contre l’envahisseur turc, et de Soleure. Lansquenets, « mauvais garçons » et hussards de la collection de Graz font revivre, avec une « délégation » soleuroise, les batailles de Morgarten, Sempach et Näfels. Douze spécimens exceptionnels du musée d’art et d’histoire de Vienne, parures de métal « sur mesure », superbement ornementées, qu’arboraient empereurs et archiducs, marquent l’apparition des harnais de joute, après 1500, au temps du « dernier chevalier », Maximilien Ier.


Capucci et ses robes-armures

Là se noue le dialogue avec les robes de soirée des années quatre-vingt, en soie, souvent plissées, signées Roberto Capucci. Né en 1930 à Rome, devenu célèbre dans les années cinquante, cet artiste de la mode, qui a habillé Esther Williams ou Silvana Mangano, et que Christian Dior appelle à Paris au début des années soixante, s’est inspiré très tôt des armures. Comme elles, ses robes de soirée célèbrent sous la forme d’une deuxième peau triomphale le degré suprême du savoir-faire artisanal. Tout à côté, se rencontrent Eros et Thanatos – vacuité des corps sans visage, à la fois intimidants et attirants, guerre et théâtre du monde, décadence et grandeur s’unissant pour le grand défilé de l’histoire. Hommage à l’exposition viennoise de 1991, les robes de soirée de Roberto Capucci servent à la fois d’introduction et de conclusion. Le monde chatoyant des étoffes s’accompagne des commentaires des femmes artistes Niki de Saint Phalle et Eva Aeppli, interrogeant à travers le mythe de Lysistrata et des Veuves les fantasmes masculins de puissance, de pouvoir et de violence.


De Schlemmer à Madonna

Et s’il fallait un autre trait d’union entre le métal et l’étoffe, ce sont les figurines qu’Oscar Schlemmer a créées pour son Ballet triadique qui le fournissent. Sur la galerie, des groupes d’œuvres de Tinguely, de Luginbühl et de Spoerri parodient l’histoire militaire, disant aussi la fascination qui en émane. Le légendaire Berner Barbara-Schiessen (tir de la sainte Barbe) de 1972 ainsi que le film collectif Un rêve plus long que la nuit s’inscrivent jusqu’au Hannibal et à la Danse macabre de Tinguely dans un contexte historique et thématique plus vaste, que prolonge jusqu’à nos jours la bande dessinée Apocalypse de M. S. Bastian. Un regard sur les innombrables films de chevalerie et la pérennité du corps « en armes », de Metropolis à Star Wars, de Madonna à Heath Ledger, conclut la redécouverte de ces trésors restés trop longtemps scellés ou confinés aux mains de spécialistes et de fanatiques.


PUBLICATION :

Le catalogue paraît aux éditions Kehrer Verlag Heidelberg. Il comprend une préface du commissaire de l’exposition, Guido Magnaguagno, ainsi que des textes de Christian Beaufort, Andreas Beyer, Silvia Ferino, Marco Leutenegger, Johannes Ramharter, C. Raman Schlemmer, Daniel Spoerri et Andres Pardey. Edition allemande, relié, env. 200 pages, 200 illustrations en couleurs. La présentation du livre aura lieu au Musée Tinguely, le dimanche 14 juin 2009 à 10h, dans le cadre de l'Art Breakfast.


Illustration : Franz Grossschedel, Landshut, 1571 Cuirasse de la Garniture Rosenblatt, Empereur Maximilien II, Kunsthistorisches Museum, Wien, Hofjagd- und Rüstkammer © Photo: Kunsthistorisches Museum Wien


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