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JEAN-LOUIS FAURE
Sculpteur d’Histoire[s], une rétrospective

DU 20 JUIN AU 19 OCTOBRE 2009
Inauguration vendredi 19 juin à 18h

Des sculptures débordant de signes, véritables rébus narratifs

1940. Kurt Schwitters en Angleterre, aboyant, 1996. Bois peint, acier, résines, émail, verre et avion philippin. H.157, L.163, P.38 cm. Photo : Philippe Bernard

 

MUSÉE DENON

3 rue Boichot
(entrée par la place de l’Hôtel de Ville)
71100 CHALON-SUR-SAÔNE

INFORMATIONS :

  • Tél : 03 85 94 74 41
  • Fax 03 85 94 70 03
  • Site : www.museeniepce.com
  • Email :
    beauxarts.denon@chalonsursaone.fr

    HORAIRES :

  • Ouvert de 9h30 à 12h et de 14h à 17h30.
  • Fermé le mardi et les jours fériés.

    PRIX D’ENTRÉE :

    Accès gratuit pour tous aux expositions temporaires et aux collections permanentes

    CONTACT PRESSE :

    Emmanuelle Vieillard

  • Tél : 03 85 94 74 41
  • Fax 03 85 94 70 03
  • Email :
    communication.niepce@chalonsursaone.fr


  • Les sculptures de Jean-Louis Faure sont des images mentales qui prennent forme. L’artiste y retranscrit les concepts et les préceptes de l’histoire de l’art et quelques principes philosophiques. Témoin du siècle, Jean-Louis Faure construit une critique du monde moderne. Ses sculptures sont en lien avec ce monde. De la petite à la grande Histoire, des anecdotes piteuses, aux bourdes et crimes du siècle, chaque œuvre n’en finit pas de se souvenir.


    Des sculptures « bavardes »

    À première vue, on pourrait trouver une filiation entre les œuvres de Jean-Louis Faure et l’univers de Marcel Duchamp. Ils auraient en commun cette esthétique de l’appropriation et du détournement des objets. Mais, cette comparaison ne mène nulle part ! Les sculptures conçues par Jean-Louis Faure ne relèvent ni de l’histoire de l’art, ni du « contemporain ». Elles débordent de signes, de références historiques et refusent les rapprochements directs à l’histoire de l’art. Difficiles à appréhender, elles s’offrent comme autant de rébus narratifs, d’objets à déchiffrer. Jean-Louis Faure construit des sculptures tellement « bavardes » qu’elles en deviennent inexplicables, impossibles à décrire dans le format d’un cartel ou d’une notice. Atypique, l’œuvre est peu connue, car il est difficile de la reproduire et de la diffuser. De fait, elle peine à trouver sa place au musée.

    Illustration : Aviateur belge glissant vers une dangereuse volupté, musée Royaux d’Art et d’Histoire. Laeken, 2008, bois peint, porcelaine, laiton, caoutchouc, résines. H. 60,5, L.96, P.63 cm. Photo : Benoit Maisonneuve, musée Denon


    Sous le prisme de l’humour noir

    La relation à l’histoire de l’art n’est que multiplication, diffusion, commentaire de l’œuvre depuis Vivant Denon et Nicéphore Niépce. En organisant une rétrospective complète de l’œuvre de Jean-Louis Faure dans la ville de ces derniers, on introduit a contrario un instrument de mesure de cette relation à l’histoire de l’art. Tous les thèmes sont passés en revue sous le prisme de la farce tragique, de l’humour noir : première et deuxième guerre mondiale, communisme, colonialisme. Ses œuvres débordent de signes et de références historiques. Leurs formes énigmatiques proches de calembours visuels, leurs titres mystérieux, les rendent difficilement saisissables. Les œuvres de Jean-Louis Faure ne se donnent finalement que par la lecture. Les récits qui accompagnent chaque pièce de l’artiste, constituent leur mode d’emploi, un sous-titrage.


    Un geste artisanal à contre-courant

    Tous ses objets proclament le primat du littéraire, de l’idée sur la forme. À l’inverse du sculpteur qui donne forme à la matière informe, et à la pratique noble de la sculpture, la taille, le modelage, son œuvre s’élabore comme un collage, un photomontage. De divers objets et matériaux qui se montent, se démontent, se remontent, se meuvent sur des roulements à billes Jean-Louis Faure façonne une œuvre, par le geste artisanal. Une vraie tension s’instaure entre le récit et le détachement avec lequel Jean-Louis Faure revient à un geste d’artisan. Une réponse anarchiste certes, qui contient les raisons pour lesquelles la modernité l’a refusé : le surinvestissement du travail artisanal est une proposition proudhonienne dans un contexte artistique où prédominent l’installation, l’art conceptuel, l’objet industriel brut.


    PUBLICATION :

    L’exposition est accompagnée de la publication de l’ouvrage Sculptures aux éditions De Fallois avec des textes de Régis Debray, Michel Enrici, Charles-Henri Favrod et François Cheval.

    Illustration : Sainte-Hélène. Jeudi 5 février 1818. Napoléon observe des blattes, 1993, bois peint, acier, buis, plomb, bambou, verre, terre de Sainte-Hélène, résines et six blattes Leucophaea maderae. H.192, L.136, P.86 cm. Photo : collection de l’artiste