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LE MOUVEMENT
Du cinéma à l'art cinétique

DU 10 FÉVRIER AU 16 MAI 2010


Un coup de projecteur sur la naissance de l’art cinétique

Alexander Calder, Mobile, n.d. Aluminium peint. 80 x 90 cm Fondazione Marguerite Arp, Locarno © 2010, ProLitteris Zürich
Photo: Fondazione Marguerite Arp, Locarno


En 1955, du 6 au 30 avril, eut lieu à la Galerie Denise René, à Paris, la légendaire exposition Le Mouvement.
Elle posait « couleur, lumière, mouvement et temps » comme les fondements même de ce qu’allait devenir la sculpture cinétique. Le mouvement, en tant que moyen d’expression, faisait le lien entre toutes les œuvres exposées. L’exposition au Musée Tinguely, dans sa première partie, s’est donné pour mission de reconstituer autant que possible cette célèbre manifestation et elle y est parvenue grâce à des prêts hors pair venant aussi bien du Vénézuela que de New York, Paris ou Zurich.


Aux sources du mouvement

Bien que rassemblés sous le thème commun du « Mouvement », les (bas)-reliefs et sculptures étaient très différents : ces objets, qui n’évoluaient dans l’espace qu’à travers le mouvement du spectateur, étaient signés Yaacov Agam (né en 1928), Jesús Rafael Soto (1923–2005) et Victor Vasarely (1906–1997). D’autres comme Pol Bury (1922–2005), Robert Jacobsen (1912–1993) et Richard Mortensen (1910–1993), montrèrent des œuvres se modifiant en interaction directe avec le visiteur. De Jean Tinguely (1925–1991) étaient exposées des réalisations bougeant d’elles-mêmes, actionnées par un moteur électrique. Enfin, un folioscope (Flip Book) de Robert Breer (né en 1926) fut édité à cette occasion. À côté de ces conceptions artistiques de jeunesse (certains artistes connurent avec l’exposition le début de leur carrière internationale), Marcel Duchamp était représenté avec Rotary Demisphere de 1925 (aujourd’hui au MoMA, New York) et Alexander Calder avec des mobiles, œuvres qui renvoyaient donc aux expériences cinétiques des débuts de l’avant-garde.


Cinéma expérimental

Le manifeste distribué lors de l’exposition à la Galerie Denise René portait non seulement sur le mouvement en tant qu’élargissement du langage artistique dans les disciplines classiques, mais aussi sur le « cinéma ». Si l’exposition elle-même ne présenta pas de films, des projections eurent lieu dans le cadre d’un programme parallèle, à commencer par des classiques du film expérimental abstrait des années 1920 en Allemagne et en France ou des productions plus contemporaines de Breer, Jacobsen et Mortensen. Le programme des films de 1955 fait le pont avec la deuxième partie de l’exposition au Musée Tinguely où sont interrogées les sources de l’art cinétique. Contrairement à la plupart des études sur l’art cinétique, ce n’est pas tant l’évolution dans le domaine de la sculpture qui est retracée ici, mais celle du film comme média.


De Richter à Tinguely

Un choix de films des années 1920 à 1950 souligne l’aspect cinématographique du « dessin cinétique » : développé au moyen d’enchaînements graphiques, de l’éclairage photographique (et de l’assombrissement dans le cas des photogrammes), de la dynamique sculpturale et liée au temps dans la lumière et dans l’espace, il fut source d’inspiration pour la création cinétique des années 1950. On verra des rotoreliefs de Duchamp, une série de dessins d’Eggeling sur la Symphonie diagonale, des peintures et des esquisses de Richter à propos de ses films sur le rythme, des photos et photogrammes de Man Ray et Moholy-Nagy, ainsi que des sculptures de Man Ray, Alexander Rodtschenko et Naum Gabo. Autre point culminant de l’exposition : une « composition suprématiste » de Kasimir Malévitch qui révèle l’importance de l’abstraction géométrique, du constructivisme russe et notamment du suprématisme pour le développement formel du film abstrait et de la sculpture cinétique, en particulier des reliefs Méta-Malévitch de Tinguely.

Illustration : Prise de vue de l'exposition Le Mouvement, Galerie Denise René, Paris 1955, avec des œuvres de Yaacov Agam, Alexander Calder, Marcel Duchamp (Rotary Demisphere Precision Optics, 1925) et Jean Tinguely (Sculpture méta-mécanique automobile, 1954) Photo: Galerie Denise René, Paris


PUBLICATION :

Catalogue richement illustré avec une introduction de Roland Wetzel, des textes
de Thomas Tode et Roger Bordier et des interviews de Denise René (par Serge Lemoine) et Robert Breer (par Roland Wetzel).

MUSÉE TINGUELY Paul Sacher-Anlage 1 – 4002 BÂLE
INFORMATIONS : Tél. +41 (0)61 681 93 20. Fax : +41 (0)61 681 93 21. Site: www.tinguely.ch
HORAIRES : Du mardi au dimanche 11h–19h. Fermé le lundi.
PRIX D’ENTRÉE : Adultes : 15 FS. Etudiants, apprentis et retraités : 10 FS. Moins de 16 ans accompagnés d'un adulte : gratuit
COMMISSARIAT : Roland Wetzel
CONTACT PRESSE : Laurentia Leon Tél : +41 (0)61 687 46 08 E-mail : laurentia.leon@roche.com