ART CONTEMPORAIN

Le Temps pris

Christine Macel

« Postuler le passage d’une chronophobie, manifesté par une attirance pour l’éternité ». A lire l’introduction, où sont maniés des concepts comme opérationnalité ou antidualisme, on prend plus d’une fois peur. Heureusement, la suite est bien plus lisible. Pour étudier combien le thème du temps qui passe peut être central chez les artistes contemporains, Christine Macel, commissaire d’exposition au Centre Pompidou, en a choisi dix. Pour eux, pas question de le matérialiser par la vitesse de la lumière dans le vide (sauf pour Cerith Wyn Evans, qui l’inscrit sur un néon). De Gabriel Orozco, qui construit un observatoire copié des anciens Indiens, à Roman Signer, qui fait se consumer des fusées, d’Anri Sala, qui réinvente la bande-son d’un vieux film familial, à Philippe Parreno, qui crée des personnages doués du pouvoir de rajeunir, chacun a ses méthodes pour prouver que seul le passé et le futur existent, le présent n’en étant qu’un avatar. Le livre dispense anecdotes et exemples concrets d’œuvres, les plus savoureuses concernant Raymond Hains, « ministre de sa propre culture », qui accumulait ses souvenirs sur des fiches et jetait chaque jour sa chemise.

• Le Temps pris par Christine Macel, éditions Monografik / Centre Pompidou, 2008, 184 p., 25 €, ISBN : 978-2-916545-61-5

Le Temps pris - Christine Macel


Critique parue dans la newsletter N° 92 - du 22 mai 2008 au 28 mai 2008

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