Accueil > Nos livres d'art > Marché de l'art > La collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la vente du siècle

MARCHé DE L'ART

La collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la vente du siècle

Christiane de Nicolay-Mazery

On l’a baptisée «vente du siècle» pour ses résultats extravagants. La dispersion de la collection Yves Saint Laurent Pierre Bergé, ce fut, en février 2009, trois jours d’enchères dans un Grand Palais plein de personnalités, 733 lots, un chiffre d’affaires de 342 millions d’euros, et des coups d’éclat à foison : un Matisse (Les Coucous) à 36 millions d’euros, un bois de Brancusi à 29 millions d’euros, Belle haleine de Marcel Duchamp à 9 millions d’euros. Mais aussi les Enfants de Dreux, par Géricault, dont le Louvre ne voulut pas en son temps, à 9 millions d’euros, ou une Tête de rat, bronze Qing du XVIIIe siècle, s’envolant à 20 millions d’euros sous les coups de boutoir d’un patriote chinois, qui ne régla pas la note… Des prix qui semblent parfois insensés, uniquement mus par le fétichisme : comment une géode d’améthyste de 30 centimètres de côté peut-elle décemment dépasser les 30 000 euros ? Cette vente de tous les superlatifs méritait un album sur papier glacé retraçant aussi sa préhistoire, c’est-à-dire la vie des objets dans les appartements de la rue de Babylone et de la rue du Bac avant leur dispersion. L’un des aspects fascinants de cet ensemble unique est sa provenance : par l’intermédiaire de marchands comme Alain Tarica, les Kugel ou les Vallois, les duettistes ont tissé un lien remontant aux familles royales de France et d’Angleterre, aux Goncourt ou à Jacques Doucet.


La collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la vente du siècle, sous la direction de Christiane de Nicolay-Mazery, Christie’s/Flammarion, 2009, 288 p., 85 €, ISBN : 978-2-08-122941-9

La collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la vente du siècle - Christiane de Nicolay-Mazery


Critique parue dans la newsletter N° 157 - du 7 janvier 2010 au 13 janvier 2010

Achetez cet ouvrage chez Amazon

Achetez cet ouvrage à La FNAC