Des mots pour la peinture
Jean-Pierre Aubrit et Bernard Gendrel
Voilà un livre qui parle des rapports entre peinture et littérature. Une fois posé ces prémices, la consultation doit se faire sur le mode de la promenade… Autrement, on risque de n’y pas trouver ce que l’on cherche. La présentation complique la lecture : on a du mal à distinguer la citation littéraire de l’explication de texte. Ici, pas d’analyse historique des liens immémoriaux entre artistes de l’écrit et du chevalet mais plutôt une succession d’exemples choisis montrant comment les écrivains ont pu apprécier, soutenir mais aussi honnir ce que produisaient leurs homologues. Le cas de Julien Green est éclairant : horrifié par un portrait criard (fauve) de Madame Matisse par son mari (on est en 1922, chez Gertrude Stein), il a depuis longtemps fait marche arrière lorsqu’il le revoit vingt ans plus tard aux Etats-Unis… Mario Luzi et Piero della Francesca, Eluard et Delvaux, Quignard et Lubin Baugin, Butor et Le Lorrain, Segalen et Gauguin sont quelques-uns des couples mis en avant dans ce ping-pong intellectuel.
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Critique parue dans la newsletter N° 193 - du 11 novembre 2010 au 17 novembre 2010