PATRIMOINE

Diyarbakir

Seyhmus Diken

Le patrimoine, ce sont les vieilles pierres mais aussi les traditions, les mélanges de cultures, la cuisine et la musique… Quand on n’est pas inscrit au patrimoine de l’Unesco et que l’on se trouve dans une région stigmatisée par des décennies de violence, comme le Kurdistan turc, comment faire connaître ces richesses ? C’est ce à quoi s’attelle ce charmant ouvrage, qui traite de la ville de Diyarbakir, à peu près inconnue du public, même cultivé. Située à l’extrême-Est de la Turquie, sur les bords du Tigre, elle ne manque pourtant pas d’atouts et fascina l’archéologue Albert Gabriel. Ses murailles d’andésite de plus de 5 kilomètres de long, rythmées par 82 tours, sont considérées parmi les plus longues du monde et certaines parties remonteraient aux hourrites (3000 av. J.-C.). Creuset kurde, chrétien, juif, arménien et syriaque, Diyarbakir a compté un temps le plus beau cinéma du Moyen-Orient (le Dilan, de 1500 places) et des traditions originales comme l’habitude d’installer son lit, pendant les nuits d’été, sur les terrasses. Face à la croissance explosive de sa population, son patrimoine bâti est très menacé et ne bénéficie pas des mêmes attentions que sa voisine Mardin, chère à l’Aga Khan.


Diyarbakir par Seyhmus Diken, Turquoise, 2010, 256 p., 20 €

Diyarbakir - Seyhmus Diken


Critique parue dans la newsletter N° 208 - du 10 mars 2011 au 16 mars 2011

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