La mémoire retrouvée, l’incroyable destin de la collection Ephrussi
Edmund de Waal
Dans le domaine du patrimoine, les épisodes de spoliation des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale ont été abondamment développés et commentés depuis une décennie. Un ouvrage original vient renouveler le genre. Plutôt que de rappeler les ignominies dont ont été victimes ses ancêtres, Edmund de Waal, descendant des grands négociants en blé que furent les Ephrussi d’Odessa, ensuite installés dans les grandes capitales européennes, choisit d’attaquer par la bande. C’est en suivant le destin d’une petite partie de la collection, celle des netsuke japonais (petits objets sculptés en bois ou ivoire, portés à la ceinture du kimono), acquis vers 1870 à Paris, miraculeusement épargnés par les rafles de la fin des années trente à Vienne, et dont il est aujourd’hui le dernier dépositaire, qu’il fait la lumière sur un système bien huilé de dépossession. Cette enquête serrée est d’autant plus poignante qu’elle ne joue pas sur le ressort de la nostalgie et se déprend des habituels critères quantitatifs sur le nombre d’œuvres célèbres ou leur valeur en dollars…
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Critique parue dans la newsletter N° 225 - du 7 juillet 2011 au 7 septembre 2011