Django du voyage
Dorothy-Shoes
Face à la vogue de la photographie plasticienne, la photographie documentaire a parfois du mal à faire entendre sa voix et, surtout, à être admise comme une discipline artistique (à moins de s’appeler Nachtwey ou McCullin). C’est donc une initiative courageuse pour un éditeur que de publier un opus d’une jeune photographe au nom surréaliste (Dorothy-Shoes) consacré à un sujet difficile – la vie des gens du voyage dans une France qui ne leur est pas tendre. Autodidacte pressée (elle a commencé la photographie en 2005 et a reçu la Bourse du talent en 2010), Dorothy Shoes suit le quotidien de Django, « gitan, affreux et gras » (selon les termes de l’intéressé), qui essaie de vivre sa vie du côté de Loches, en rêvant de la mer. Les images aux teintes sépia montrent les caravanes, la famille, les fleurs et la campagne, les vieilles Mercedes et les lignes à haute tension, et sont accompagnées d’un texte sensible.
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Critique parue dans la newsletter N° 231 - du 13 octobre 2011 au 19 octobre 2011