Villes imaginaires et constructions fictives

Les artistes ont toujours pris l’architecture au sérieux – la récente exposition du musée Thyssen-Bornemisza et de Caja Madrid sur les « architectures peintes » le prouve. Certains ont même été visionnaires en la matière – on pense immédiatement à Piranèse ou à Robert Storr, artiste brut actuellement exposé au pavillon Baudoin à Paris. Le présent ouvrage montre que jamais peut-être l’architecture et l’urbanisme n’ont autant inspiré les créateurs contemporains. Il présente une centaine d’entre eux, de Simon Bent à Erwin Wurm, en passant par Bechtold, Boudvon et Op de Beeck, qui s’en servent comme d’un remue-méninges permanent. Avec du sable (Jenny Berntsson), des ordinateurs, des tissus, du carton ou des cassettes vidéo (Mounir Fatmi), ils reconstruisent ou interprètent un monde, qui est - avec ses tours, ses barres, ses échangeurs, ses bidonvilles -, tentaculaire, impersonnel, vertigineux… L’homme y a-t-il encore sa place ?

• Villes imaginaires et constructions fictives, sous la direction de Robert Klanten et Lukas Feireiss, Thames & Hudson, 2012, 208 p., 45 €.