L’Europe des esprits ou la fascination de l’occulte, 1750-1950
Sous la direction deSerge Fauchereau et Joëlle Pijaudier-Cabot
A quoi servent les catalogues ? A accompagner mais aussi à faire perdurer les expositions de qualité. Comme celle qui vient de s’achever à Strasbourg : intitulée « l’Europe des esprits », elle réunissait des centaines d’œuvres pour matérialiser les innombrables ponts lancés entre l’art et le monde de l’occulte, l’ésotérisme, les forces obscures du subconscient. De Goethe à John Martin, de Redon à Ciurlonis, de Klee à Matta, deux siècles sont passés en revue. A côté des ténors, on y trouve les créations d’auteurs à la marge, certains non artistes professionnels comme Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie, d’autres négligés par la grande histoire comme Bresdin, Runge, Carus, Lesage… Les encadrés ouvrent des fenêtres passionnantes sur des sujets pittoresques – on apprend comment Elise Müller, qui fascina Breton et Lacan, réussit à écrire en langue martienne – ou plus significatifs – notamment sur l’attirance des grands scientifiques comme les Curie ou William Crookes pour ce monde de l’inexplicable.
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Critique parue dans la newsletter N° 247 - du 16 février 2012 au 22 février 2012