Les arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo
Annie Le Brun
Comme Soulages ! Victor Hugo a une attirance indicible pour le noir. Il y trouve aussi bien l’encre pour ses écrits que celle qui lui permet de réaliser les lavis qui fascineront les surréalistes, pressés de voir en lui un pionnier de l’écriture automatique. La thèse du livre, due à une grande spécialiste de Sade, est que le noir est l’instrument qui lui permet de décliner toutes ses obsessions – le combat contre la misère, la peine de mort, l’exil imposé par Napoléon le Petit à partir de 1852, la folie, la solitude… Cette encre, ces ombres lui servent aussi à immortaliser ses voyages, à partir de petites taches : le Burg, les châteaux effondrés, le phare des Casquets et, évidemment, Hauteville House à Guernesey. Une documentation photographique d’Edmond Bacot, réalisée en 1862, montre une demeure couleur sépulcre…
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Critique parue dans la newsletter N° 253 - du 29 mars 2012 au 4 avril 2012