Mathurin Méheut et le Japon
Elisabeth, Hélène et Patrick Jude
Elisabeth et Hélène partent au Japon en mars 2003. Leurs notes de voyage – histoires de bagages, d’avions, d’hôtels, de rendez-vous en retard – sont fort peu palpitantes. Le reste l’est bien davantage car les deux femmes sont parties sur les traces de leur arrière-grand-père, le peintre Mathurin Méheut (1882-1958), qui y passa plusieurs mois en 1914. Parti en avril 1914, financé par le mécène Albert Kahn, qui constituait ses Archives de la planète, l’aïeul fait d’abord une longue escale à Hawaï pour dessiner les poissons de l’aquarium. Une fois arrivé à bon port, ilcroque paysages, animaux, temples et vie quotidienne, théâtre nô et cerisiers en fleur. Fin août, à la déclaration de guerre, il doit rentrer précipitamment (un mois de navigation tout de même) et croit vivre un cauchemar en prenant sa place dans les tranchées d’Arras le 17 octobre. Il ne retournera plus en Orient mais gardera toute sa vie la touche japonisante de sa jeunesse et un goût fort pour l’histoire naturelle.
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Critique parue dans la newsletter N° 260 - du 17 mai 2012 au 23 mai 2012