Le musée imaginaire de Balzac
Yves Gagneux
On a vu récemment un exercice similaire avec Proust : la reconstitution de son musée idéal, à partir de citations de la Recherche. Dans le cas de Balzac, le travail a été tout aussi démesuré puisqu’il a fallu piocher dans toute la Comédie humaine, de la Rabouilleuse à la Peau de chagrin, de la Cousine Bette au Cousin Pons. Mené par le conservateur du musée Balzac, l’enquête a permis de retrouver Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès (de Girodet-Trison, cité dans Illusions perdues), une Madone de Piola l’Ancien, aujourd’hui au musée Fesch d’Ajaccio (cité dans Le Cabinet des antiques) jusqu’à un obscur Frans Mieris caché à la Gemäldegalerie de Dresde (cité dans Beatrix. Le jeu de piste, qui avait commencé dès l’introduction avec une évocation des intérieurs de l’écrivain (quel mobilier, quelles gravures, quels tapis possédait-il chez lui ?), cesse dans les derniers chapitres consacrés à sa correspondance et aux portraits de Balzac dus à ses contemporains : le regardeur devient le regardé…
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Critique parue dans la newsletter N° 261 - du 24 mai 2012 au 30 mai 2012