Escapades impressionnistes, de Paris à Honfleur

A quel étage de la place Dauphine se mettait Pissarro pour peindre la Seine sans être incommodé par la poussière ? Qui se souvient que l’hôtel-Drouot vit en 1878, à la vente Hoschedé, un Corot partir pour 7 francs ? Savez-vous qu’une toute nouvelle théorie fait de la mort de Vincent van Gogh à l’auberge Ravoux d’Auvers-sur-Oise un assassinat par deux mauvais garçons, une sorte de scénario à la Pasolini ? Mêlant l’érudition et l’anecdote, Schlesser emmène ses lecteurs, certes dans les sentiers battus de l’impressionnisme (comment les Folies-Bergère ou les Grands Boulevards pouvaient-ils manquer à l’appel ?) mais aussi hors piste en nourrissant son texte des dernières données de la recherche. On aurait bien aimé passer un après-midi en sa compagnie à la Ferme Saint-Siméon pour qu’il nous rappelle comment Alphonse Allais avait transformé les chevaux de la mère Toutain en zèbres grâce à un pot de peinture… On l’aurait tancé de passer sous silence que la boisson fétiche des impressionnistes, l’absinthe qu’évoque Dans un café de Caillebotte, interdite en 1915, est enfin autorisée ! On lui fera porter un flacon de la distillerie Combier à Saumur...

• Escapades impressionnistes, de Paris à Honfleur, par Thomas Schlesser, Parigramme, 2012, 224 p., 19,90 €.