ÉCRITS SUR L'ART

L’art au large

Jean-Hubert Martin

Il a acquis sa notoriété avec l’exposition Les magiciens de la Terre, montrée en 1989 au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette, qui questionna les concepts de centre et de périphérie et fit découvrir des artistes « tribaux » à côté de stars de l’art contemporain. Ce décloisonnement est cher à Jean-Hubert Martin, qui, dans le cadre d’une carrière de conservateur bien remplie, a aussi dirigé le kunst palast de Düsseldorf et est le commissaire de l’actuelle exposition Dalí au Centre Pompidou. Il le prouve par ces écrits d’un intérêt inégal, qui couvrent un quart de siècle. Les journaux de voyage de la fin des années 1980, montrant l’énergie dépensée et les innombrables rencontres préparatoires, jettent une lumière intéressante sur la genèse des Magiciens de la Terre. Les réflexions sur l’art et la religion convainquent moins que celles consacrées au cabinet de curiosités, qui effectue un retour en grâce auquel l’auteur n’est pas étranger. Il fut en effet pionnier de ces métissages entre le présent et l’Antiquité, entre l’art et les disciplines scientifiques lorsqu’il dirigea le château d’Oiron. Un regret : l’absence d’une biographie, même succincte, qui aurait permis de relier ces textes souvent très personnels à une tranche de vie.


L’art au large, par Jean-Hubert Martin, Flammarion, 2012, 384 p., 29 €

L’art au large - Jean-Hubert Martin


Critique parue dans la newsletter N° 291 - du 14 février 2013 au 20 février 2013

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