Le monde enchanté de Jacques Demy
Collectif
Qui se souvient qu’il faillit révéler Harrison Ford ? C’était en 1967 et Jacques Demy (1931-1990) l’avait choisi comme acteur principal pour Model Shop, son seul film américain. La Columbia en décida autrement, imposant Gary Lockwood… Accompagnant l’exposition de la Cinémathèque française, près d’un demi-siècle après sa Palme d’or cannoise (1964) pour Les Parapluies de Cherbourg, ce catalogue est un portrait impressionniste d’un cinéaste sensible, qui a inventé un nouveau genre de comédie musicale, intello et nostalgique, des Demoiselles de Rochefort à Trois places pour le 26. Dévidant le fil des amitiés et des fidélités (Agnès Varda, Costa-Gavras, Truffaut, Michel Legrand), elle retrace son parcours, de Nantes où il naît dans un foyer modeste (père garagiste et mère coiffeuse), où il sera remarqué par Christian-Jaque, jusqu’à sa mort prématurée, à 59 ans sans avoir pu mener son dernier projet, Anouchka, l’adaptation d’Anna Karenine de Tolstoï. On est intéressé par les photographies et les tableaux de Demy, un pan peu vu de sa créativité (dans un style inspiré d’Ed Ruscha), mais l’on regrette de ne pas disposer en annexe de sa filmographie détaillée, pourtant contenue: à peine une quinzaine de longs-métrages.
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Critique parue dans la newsletter N° 304 - du 16 mai 2013 au 22 mai 2013