Trésor du Saint-Sépulcre
Collectif
Les reliques de la Sainte-Croix (bois) et de la Passion (clous, éponge, suaire) ont essaimé dans toute la chrétienté : au Moyen Âge, les reliques faisaient l’objet d’un commerce très lucratif - les moines de Conques menant une opération commando pour s’emparer de la châsse de Sainte-Foy est restée célèbre. Ce que l’on connaît moins, et qu’illustrait l’exposition tenue à Versailles et à la Maison de Chateaubriand (d’avril à juillet 2013) est le mouvement inverse, qui a porté en Terre sainte des pièces d’exception, pour enrichir le trésor du Saint-Sépulcre. Chasubles à fils d’or venues du Milanais, encensoirs espagnols en argent repoussé, aiguière en argent doré d’Augsbourg, crosse en émail de Limoges du XIIe siècle… Les pièces exposées à cette occasion montraient l’extraordinaire détenu par la Custodie franciscaine de Jérusalem, fruit de dons de rois, prélats ou riches particuliers. Et parfois souvenir d’une magnificence disparue ailleurs : sans ces présents, on serait moins au fait de l’orfèvrerie française, dont tant de chefs-d’œuvre ont disparu, sacrifiés au financement des guerres de Louis XIV ou à l’iconoclasme révolutionnaire.
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Critique parue dans la newsletter N° 328 - du 19 décembre 2013 au 8 janvier 2014