Pour l’amour de l’amour
Ernest Pignon-Ernest, textes d’André Velter
Audacieux que de présenter les grandes mystiques sous cette apparence de belles femmes en extase (même si ce fut souvent la réalité – que l’on relise Thérèse d’Avila ou Jeanne de la Croix – leur émoi a des accents profondément érotiques). Pas sûr, cependant, que ces fiancées de Dieu, ici peu vêtues, aient eu des plastiques aussi irréprochables. Le dessin impeccable de Pignon-Ernest et la plume d’André Velter embrassent deux mille ans d’extrême passion religieuse, de Marie-Madeleine à Madame Guyon, en passant par Angèle de Foligno ou Louise du Néant (1639-1694), qui fut internée à la Salpêtrière et connut une déchéance absolue et volontaire (elle lèche les miettes sur le plancher ou les plaies de ses voisines, boit dans une tête de mort).
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Critique parue dans la newsletter N° 417 - du 4 février 2016 au 10 février 2016