Beat Generation New York San Francisco Paris
Sous la direction de Philippe Alain Michaud
Quelle autre couverture que celle d’une route à perte de vue ? L’évasion ! Avec seulement une voiture au loin pour donner l’échelle : l’image de Robert Frank synthétise la Beat Generation, « une génération de mecs dans le coup (hipsters), dingues et illuminés s’élevant soudain et parcourant l’Amérique, cinglés, vivant dans la rue, allant d’un endroit à un autre en stop, déguenillés, béats et beaux d’une manière moche, gracieuse, nouvelle (…) » comme l’écrit Kerouac dans un article de 1958 publié sur Esquire. Ces clochards célestes, dont la matrice se forme à l’université de Columbia en 1943, qui pérégrinera entre Paris, Tanger et le Mexique, incarnent une forme de liberté qui rappelle Rimbaud, ses poches crevées et ses fleuves impassibles. Réunis dans le catalogue de l’exposition du Centre Pompidou (jusqu’au 3 octobre 2016) : collages, cut-up, poèmes visuels, performances, hallucinations sous l’emprise du ganja ou du LSD. La Beat Generation fait exploser les carcans et lègue aux générations futures une forme de liberté totale, exaltante, enivrante, et souvent destructrice.
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Critique parue dans la newsletter N° 441 - du 15 septembre 2016 au 21 septembre 2016