Un cabinet d’amateur
Georges Perec
Dans son œuvre maîtresse, La vie mode d’emploi, Perec disséminait des œuvres d’art dans les différents appartements de l’immeuble parisien qu’il disséquait. Cet intérêt pour l’art se retrouve dans Un cabinet d’amateur, qui raconte l’histoire rocambolesque d’une collection exposée à Pittsburgh en 1913. Autour de différents maîtres anciens achetés par Raffke, un Américain d’origine allemande ayant fait fortune avec ses brasseries, l’œuvre la plus importante est un tableau dû au peintre Kürz. Comme chez Panini au XVIIIe siècle, il montre le salon du collectionneur Raffke avec tous ses tableaux accrochés aux murs. Ce tableau d’ensemble est lui-même reproduit en petit dans le tableau, et ainsi de suite en un interminable jeu de rétrécissements progressifs. A sa manière, Perec juxtapose des œuvres authentiques et des œuvres fantaisistes, donnant à toutes un pedigree élaboré, pour finir par une pirouette : « la plupart des tableaux de la collection Raffke étaient faux ». Aux connaisseurs de déterminer les vrais…
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Critique parue dans la newsletter N° 479 - du 22 juin 2017 au 28 juin 2017