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Soulages, d’une rive à l’autre

Michael de Saint Cheron et Matthieu Séguéla

Dans l’avalanche d’éditions pour le centenaire de Pierre Soulages (le 24 décembre prochain), en voici une qui n’a pas prétention à l’exhaustivité. Il s’agit plutôt d’une relecture stimulante, très anglée, de son œuvre. Michael de Saint Cheron, historien des religions, voit dans les épousailles de l’artiste avec l’outrenoir une forme de révélation – comme le fut la découverte, à l’âge de 12 ans, de l’abbatiale de Conques où il devait revenir un demi-siècle plus tard créer ses vitraux. Et comme le fut (alors qu’il patientait chez le coiffeur en 1941) la découverte, dans un article sur les artistes « dégénérés » de la revue collabo Signal, de l’abstraction. Chez Soulages, le noir est plutôt un baume qu’un signe de mort - et l’auteur rappelle à juste titre la puissance des mots : le nom de Soulages n’est–il pas un apaisement ? Après un étonnant article de Léopold Sedar Senghor, qui le collectionnait depuis les années cinquante et lui fit consacrer une exposition au musée de Dakar dès 1974, l’autre contribution de Matthieu Séguéla explore les liens de l’artiste avec le Japon. Il s’y rendit dès 1958 : une visite qui semble inéluctable tant l’aspect calligraphique de son œuvre (notamment dans les encres sur papier du milieu des années cinquante) présente des parallèles avec la discipline des antipodes.


Soulages, d’une rive à l’autre, par Michael de Saint Cheron et Matthieu Séguéla, Actes Sud, 2019, 80 p., 25 €.

Soulages, d’une rive à l’autre - Michael de Saint Cheron et Matthieu Séguéla


Critique parue dans la newsletter N° 560 - du 28 novembre 2019 au 4 décembre 2019

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