Art nouveau revival

Dans les années 1920, on n’aurait guère donné cher de son avenir: avec ses courbes exagérées, ses parentés avec les plantes et les nouilles, l’Art nouveau était une vieillerie remisée, vaincue par la géométrie impeccable de l’Art déco. En réalité, comme un serpent de mer, l’Art nouveau n’en finit pas de resurgir jusqu’à nos jours. C’est la thèse de l’exposition du musée d’Orsay, que le catalogue relaie élégamment, sous sa couverture toilée aux motifs psychédéliques, avec une typographie violette. Après la grande période de Mucha, Guimard, les étapes de la rédemption sont illustrées, des signes avant-coureurs (Dali célébrant Gaudi en 1933 avec son texte De la beauté terrifiante) jusqu’aux modèles de Pierre Cardin et Paco Rabanne. En chemin, on croise le mobilier de Carlo Mollino, les alcôves moussues de Verner Panton, les dessins de Guido Crepax et le rock californien des Grateful Dead. Cela fait un tiers de siècle que la carrière de l’Art nouveau patine. On peut s’attendre à de nouveaux greffons…

•Art nouveau revival sous la direction de Philippe Thiébaut, Paris, Musée d’Orsay/Snoeck, 2009, 49 €, ISBN : 978-2-35433-040-8.