POLITIQUE CULTURELLE

Art artistes Etat

Area revue

Les artistes et l’Etat : c’est bien le moment de poser la question même si elle n’a guère agité la campagne présidentielle… La revue area, qui se présente comme un fort volume, préfère prendre du recul plutôt que de replonger dans la chaude actualité des intermittents et du Louvre multinational. Illustrant quarante ans de politique culturelle (depuis la création du ministère des Affaires culturelles par Malraux) avec des images d’archives de l’agence Keystone, elle a suivi à la trace les anciens locataires de la rue de Valois encore en vie. En compagnie de quelques grands fonctionnaires comme Emile Biasini, ordonnateur des grands travaux de Mitterrand, ou Jacques Rigaud, ils font le point sur leur passage aux commandes, leurs apports. C’est savoureux car point langue de bois. Maurice Druon dit qu’il « a sauvé l’architecture de la seconde moitié du XIXe siècle » et qu’il n’aime pas le Centre Pompidou. Biasini, rappelant le refus du ministre des Finances de quitter le Louvre, traite Balladur de « pire administrateur de France, complètement borné ». En contrepoint s ‘élèvent des voix vigoureuses dénonçant la dérive de la culture vers la « com », la patrimonialisation de tout et n’importe quoi, l’incompétence des élus en terme de commande architecturale, la frilosité à l’heure de lancer un véritable enseignement d’histoire de l’art, la mainmise d’une caste administrative sur les mécanismes d’aide à la création, la perte de l’influence française. Guère encourageant… Non, au contraire, plutôt stimulant. On est demandeur de bilans de ce genre !

• Art artistes Etat, area revue, n° 14, mars 2007, ISBN : 978-2-35276-026-9, 20 €

Art artistes Etat - Area revue


Critique parue dans la newsletter N° 47 - du 10 mai 2007 au 16 mai 2007

Achetez cet ouvrage chez Amazon