Femmes photographes
Federica Muzzarelli
On bute sur certains termes – corporéité, projet performatif – mais une fois dépassé ce langage conceptuel, on lit avec plaisir ces destins de femmes photographes du premier siècle de la discipline. Il y a la pionnière, Julia Margaret Cameron (1815-1879), née à Calcutta, qui se lance dans le métier à la quarantaine. Il y a la comtesse de Castiglione, amante de Napoléon III, qui n’officie pas à la chambre (noire) mais se met minutieusement en scène devant l’objectif. Il y a Hannah Cullwick (1833-1909), servante anglaise engagée dans une relation sado-masochiste avec un gentilhomme londonien. Il y a Claude Cahun (1894-1954), androgyne audacieuse pervertissant les codes sexuels et flirtant avec le nazisme. Ces vies qui sortent pour la plupart de l’ordinaire montrent, selon l’auteur, qu’une femme photographe n’est jamais un photographe quelconque. Sa pratique est un acte d’émancipation, de provocation, de féminisme avant la lettre. • Femmes photographes de Federica Muzzarelli, Hazan, 2009, 340 p., 45 €, ISBN : 978-2-75-410347-3 | ![]() |
Critique parue dans la newsletter N° 146 - du 8 octobre 2009 au 14 octobre 2009