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N° 494 - du 30 novembre 2017 au 6 décembre 2017


Edgar Degas, Danseuses bleues, vers 1893, huile sur toile, 85,3 x 75,3 cm, Paris, musée d’Orsay, don du docteur et de Mme Albert Charpentier © Musée d’Orsay Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.

L'AIR DU TEMPS

Degas, la danse dans la peau

PARIS - Il a produit de magnifiques nus (notamment des pastels), des instantanés du bureau de coton à La Nouvelle-Orléans, des scènes de café, des courses de chevaux. Mais ce qui a fait la réputation universelle d’Edgar Degas (1834-1917), ce sont les petites danseuses de l’Opéra (on s’en convaincra en faisant une recherche d’images sur internet). Comment aborder ce thème convenu et, qui, de plus, a perdu une bonne partie de sa dimension provocatrice ? Il reste bien les vieux messieurs libidineux du foyer de l’Opéra, dont la présence abusive fait écho à une thématique très actuelle, mais on a oublié le véritable scandale que causa en 1881 sa sculpture d’une Danseuse de 14 ans, jugée trop réaliste et aux traits vulgaires. Le musée d’Orsay a choisi une clé originale : le regard de Paul Valéry, esthète et grand orfèvre de la langue. Ecrit en 1937, vingt ans après la mort de Degas, publié par le marchand Ambroise Vollard, le texte Degas Danse Dessin resurgit ainsi et donne l’occasion d’une confrontation comme celle, pleine de succès, dans les mêmes salles, entre Antonin Artaud et Van Gogh. Les visiteurs des musées aiment lire - que l’on observe leur obsession à lire les cartels. Ils auront là l’occasion de se nourrir de bonne littérature puisque des citations de l’ouvrage accompagnent les œuvres…
Degas Danse Dessin au musée d’Orsay, du 28 novembre 2017 au 25 février 2018. Catalogue Musée d’Orsay, Gallimard, 35 €.

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UNE EXPO À LA UNE

Réalisme magique, la filière italienne

TRENTE - Le terme, conçu en 1925 par l’historien allemand Franz Roh, est entré dans le langage courant (et a été ensuite appliqué à d’autres usages, notamment à la littérature latino-américaine). A l’origine, il désigne, en peinture, ce retour au réalisme, mâtiné de fable, de fantastique, de poétique, qui suivit, dans les années vingt et trente, le travail de déconstruction des avant-gardes. L’Italie fut une terre bénite de cet autre regard sur la vie quotidienne, avec des artistes aujourd’hui bien ignorés comme Ubaldo Oppi ou Achille Funi. Un certain nombre, vu les circonstances historiques, se trouvèrent accusés, à tort ou à raison, de connivence avec le régime fasciste et en furent durablement punis après la guerre. Réellement exploré à partir de 1988 (avec une exposition montée par Maurizio Fagiolo dell’Arco, le spécialiste de Chirico), le mouvement du réalisme magique était ancré de façon originale dans le tissu local : il en existe des variantes régionales, vénitienne, milanaise ou triestine que l’exposition explore, sans oublier de mettre en avant les quelques stars, comme Casorati.
Realismo magico au MART, du 3 décembre 2017 au 2 avril 2018.

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LES AUTRES EXPOS QUI OUVRENT


© 2017 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F. / Adagp, Paris.

Aller/retour Paris-Mexico

LYON - Si Frida Kahlo n’appréciait pas trop la France, où elle ne fit que de brefs séjours, Diego Rivera y passa beaucoup plus de temps, nouant notamment une amitié avec Picasso. En sens contraire, Artaud ou Breton furent fascinés par le Mexique. Réunissant Léger, Gleizes ou Siqueiros, la rétrospective de quelque 300 œuvres illustre les relations fécondes entre les artistes des deux pays au XXe siècle. (Ill. Diego Rivera, L’architecte Jesus T. Acevedo, 1915-1916, huile sur toile, Museo de Arte Carrillo Gil, México).
Los Modernos au musée des Beaux-Arts, du 2 décembre 2017 au 5 mars 2018.

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Toulouse-Lautrec, l’art de l’affiche

MARTIGNY - Personnalité romanesque, pied-bot fréquentant claques et tripots, adepte du japonisme, inspirateur de Picasso, emblème montmartrois, Toulouse-Lautrec a vu sa courte carrière (il est mort à 37 ans en 1901) magnifiée par sa productivité dans les arts graphiques. Sa ligne a fait merveille et il faut savoir en retrouver la fraîcheur, déflorée par trop de boîtes de chocolat et de parfums parisiens. Cette collection privée compte une centaine d’estampes majeures de l’artiste.
Toulouse-Lautrec, French Cancans à la fondation Pierre Gianadda, du 1er décembre 2017 au 3 juin 2018

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L’art, une question d’espace

BILBAO - Depuis les années 60, avec l’essor de la performance, du Land Art, des installations, l’art a pris un volume qu’il n’avait jamais connu et rejoint par certains aspects l’architecture. Cette rétrospective joue à plein dans les espaces généreux du musée de Frank Gehry, confrontant des figures historiques (Anthony Caro, Richard Long) et des talents plus contemporains (Cristina Iglesias, Julie Mehretu). Coïncidence, elle est le fruit, comme à Orsay, du rapport particulier entre un artiste (Eduardo Chillida) et un écrivain (Martin Heidegger), qui travaillèrent ensemble en 1969 sur cette thématique de l’art et de l’espace.
L’art et l’espace au Guggenheim Museum, du 5 décembre 2017 au 15 avril 2018?

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Régnier, grand caravagesque

NANTES - Dans la confrérie des caravagesques, Nicolas Régnier (1588-1667) correspond au modèle du peintre du Nord (il est né à Maubeuge), qui répond aux sirènes de l’Italie, où il passera les trois quarts de sa longue vie (à Rome puis à Venise). Cette rétrospective est la première à lui être dédiée. Nous lui consacrerons prochainement une chronique détaillée.
Nicolas Régnier, l’homme libre, au Musée d’arts de Nantes, du 1er décembre 2017 au 11 mars 2018.

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LE TABLEAU DE LA SEMAINE

Massimo d’Azeglio, un mystère élucidé

TURIN - Son nom n’a guère franchi les frontières de l’Italie. Massimo d’Azeglio (1798-1866) est pourtant l’un des principaux intellectuels du Risorgimento, à la fois peintre, écrivain, penseur et homme d’action (il fut premier ministre avant Cavour), en même temps que gendre du grand écrivain Alessandro Manzoni : chaque ville d’Italie lui a dédié une rue ou un lycée… Peu de portraits ont atteint la célébrité de celui-ci réalisé dans les années 1830, et dont l’exposition réalise une étude détaillée. Elle offre aussi un scoop, en attribuant ce que l’on a longtemps tenu pour un autoportrait à Giuseppe Molteni (1800-1867).
Un mistero svelato, il ritratto di Massimo d’Azeglio, à la Galleria d’Arte Moderna, du 29 novembre 2017 au 25 février 2018.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


ALBERT BITRAN

1er décembre 2017 - PARIS - Galerie Convergences

Le regard sur Degas d'un grand peintre d'origine turque (né en 1929)

Notre sélection de nouvelles expositions en galeries