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N° 503 - du 15 février 2018 au 21 février 2018


Jean Brusselmans, La Tempête, 1936, huile sur toile, 147 x 147 cm, collection particulière (exposition su Gemeentemuseum, La Haye).

L'AIR DU TEMPS

Peintres du Nord

Qui dira le charme de la neige, des lumière boréales, du gel qui pose sa dentelle sur les arbres sans feuilles… Nous l’avons connu cette semaine, avec Paris sous une couche blanche - et l’avons d’autant plus savouré qu’il va bientôt passer – les première fleurs poussent aux branches. Il en va de la peinture comme des saisons, chacune a son heure de gloire et ses amateurs. Les écoles du Nord qui ont tant fait au plan technique (notamment l’invention de la technique de l’huile), recouvrent des réalités très différentes, de Van Eyck à Van Gogh, de Cranach à Munch. En cette fin d’hiver, voici quelques expositions qui les mettent en avant.

EXPOSITIONS


Jan Steen, Samson moqué, vers 1675-1676, huile sur toile, 65 x 82 cm, Musées royaux des beaux-arts, Anvers.

Un autre Steen

LA HAYE - Jan Steen semble être synonyme de peinture joyeuse et populaire du XVIIe, de scènes de taverne un peu lestes, de « tabagies », toutes peuplées de trognes pittoresques. Pourtant, cette vision uniforme que nous renvoient les musées d’aujourd’hui n’était pas celle qui avait cours après sa mort. Le truculent peintre hollandais était alors estimé comme peintre de scènes religieuses et mythologiques. C’est cette inversion du regard qu’explore cet accrochage, qui montre des Lot, des Moïse, et qui en profite pour attribuer au maître de Leyden un tableau du musée d’Anvers. Ce Samson moqué était jusqu’alors attribué à un de ses suiveurs du XVIIIe siècle : les analyses techniques y ont notamment décelé un pigment vert spécifique, que l’on retrouve dans ses autres toiles.
Jan Steen’s Histories, au Mauritshuis, du 15 février au 13 mai 2018.

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Jean Brusselmans, Dame au canapé, 1937, huile sur toile, 150 x 150 cm, Stedelijk Museum Amsterdam.

Brusselmans, reflets de la vie provinciale

LA HAYE – C’est un des oubliés de l’art belge et européen de la première moitié du XXe siècle. Jean Brusselmans (1884-1953), qui fut pourtant le collègue de Rik Wouters, n’a aucunement égalé sa célébrité. Peut-être la faute à une vie sédentaire, dans son petit village du Brabant, à son goût pour les scènes simples de la vie quotidienne, à son refus de se faire embrigader dans les «ismes» du moment, notamment l’expressionnisme flamand ? Paysages bucoliques, scènes de pêche, intérieurs populaires, passage des saisons : son univers est en même temps borné et universel…
Jean Brusselmans, my Flemish Fatherland au Gemeentemuseum, du 18 février au 10 juin 2018.

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Emil Nolde, Grands Coquelicots, 1942, Nolde Stiftung Seebüll.

Nolde, homme de couleurs

DUBLIN - Emil Nolde (1867-1956) reste une figure étrange dans le panorama artistique allemand de l’entre-deux-guerres. Considéré comme dégénéré par le pouvoir nazi, il tenta pourtant d’obtenir sa carte du parti. Resté en Allemagne, il vécut isolé, développant un monde intérieur lumineux et coloré, qu’il projeta sur ses aquarelles, qu’il appelait « images non peintes ». Elles constituent un morceau de choix de l’exposition, qui tente de répéter le succès de la rétrospective consacrée à un autre peintre du Nord, son ami Munch, en 2009. Si elle parcourt toute sa carrière, elle est particulièrement fournie pour l’époque vibrante des années dix et vingt, avec ses portraits, ses femmes, ses couples, quand l’artiste était partagé entre une empathie difficile pour ses congénères (il vivait à Berlin) et le souhait de tout fuir (qu’il mit à exécution en partant en Sibérie puis dans les mers du Sud). Il ne faut pas hésiter à revoir une exposition, sermonne-t-on. Ici, il faudra bien choisir sa date : à mi-parcours, toutes les œuvres sur papier seront remplacées.
Emil Nolde: Colour is Life à la National Gallery of Ireland, du 14 février au 10 juin 2018.

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LIVRES

Hausmann, une Europe évanouie

Il était né dans une des capitales de l’Europe, Vienne, en 1886. Il fut l’une des stars du mouvement Dada à Berlin, l’inventeur du photomontage, le grand ami de Moholy-Nagy, qui aurait tant le faire venir au New Bauhaus de Chicago pour faire connaître au Nouveau Monde sa valeur. Pourtant, lorsque Raoul Hausmann meurt en 1971, aux antipodes de cette Europe des avant-gardes, au fin fond de cette province française qui l’a caché pendant la guerre, à Limoges, son enterrement n’est suivi que par une assistance clairsemée (dont Claude Viallat). L’exposition du Jeu de paume et ce catalogue à l’élégant format carré dévoilent la période intermédiaire des années trente. Face à la montée des extrémismes, Hausmann cultive un jardin intérieur, la photographie. Nus, portraits, fleurs et champs, natures mortes et les architectures cubiques d’Ibiza, mirage qui attira à l’époque les proscrits de tout bord, dont Walter Benjamin…
Raoul Hausmann, photographies, 1927-1936, textes de Cécile Bargues, Le Point du Jour/Jeu de paume/Musée de Rochechouart, 264 p., 39 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


Patrizia Pic De Donno - Jean Pierre Avonts-Saint Lager

17 février 2018 - PARIS - Galerie du Montparnasse

Deux artistes qui utilisent des matériaux souvent considérés comme mineurs - tissus, perles, paillettes

Notre sélection de nouvelles expositions