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N° 453 - du 8 décembre 2016 au 14 décembre 2016


Charles Conder, A Holiday at Mentone, 1888, huile sur toile, 46,2 x 60,8 cm, Art Gallery of South Australia, Adelaide. South Australian Government Grant with the assistance of Bond Corporation Holdings Limited through the Art Gallery of South Australia Foundation to mark the Gallery's Centenary 1981 © Art Gallery of South Australia, Adelaide.

L'AIR DU TEMPS

Australie, un impressionnisme des antipodes

LONDRES - En 1888, alors que l’on prépare fébrilement le centenaire de l’implantation des colons européens en Australie (un millier de forçats à Botany Bay), de jeunes peintres veulent montrer qu’il existe une école locale. Leur mémorable exposition se tiendra l’année suivante à Melbourne sous le titre curieux de « 9 by 5 Impression », en référence au format choisi, la dimension des couvercles de boîtes de cigares sur lesquels ils s’exercent, mais aussi à l’influence de Monet et des artistes européens. Un siècle plus tard, la notoriété des grands impressionnistes australiens n’a guère franchi la barrière de Corail : qui connaît Tom Roberts, Arthur Streeton, Charles Conder ? Après avoir passé des années sur le Vieux Continent, ils ne se présentent souvent que comme des épigones des maîtres français, jusque dans la topographie : ainsi ce Holiday at Mentone de Conder (un bon ami de Jacques-Emile Blanche) ne fait-il pas allusion à la Côte d’Azur mais à une plage près de Melbourne… Mais ils sont aussi capables de cueillir la couleur et les thématiques propres aux antipodes : baies sauvages, gares et steamers, mines, forêts. Cette rétrospective, motivée par le prêt à long terme au musée d’une toile de Streeton (Blue Pacific) permettra de combler partiellement ces lacunes.
Australia’s Impressionists à la National Gallery, du 7 décembre 2016 au 26 mars 2017.

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EXPOSITIONS


Hervier de Romande, Paul Féval en barque sur la Marne, 1890, huile sur toile,128x171 cm, musée de Nogent-sur-Marne.

La banlieue, objet de passion

RUEIL-MALMAISON - Quel artiste rêverait aujourd’hui de prendre son jour de congé pour aller installer son chevalet en banlieue parisienne ? Le mot évoque davantage villes dortoirs, centres commerciaux, gares de RER et bretelles d’autoroute que méandres bucoliques… Il n’en a pas toujours été ainsi. Au temps où les voyages ne se préparaient pas d’un clic sur internet et où l’urbanisation n’avait pas saccagé les bords de la Seine, une virée dans les environs de Paris pouvait avoir un goût bigrement exotique. C’est ce que démontre cette réunion de quelque 150 tableaux peints entre 1850 et 1950, d’artistes connus et moins. Sous le Second Empire et la Troisième République, Caillebotte se plaisait à Yerres (où il reste sa très belle propriété), Gauguin se plaisait à Saint-Cloud avant d’aller aux Marquises, Pissarro était ravi à Pontoise. On canotait, on pique-niquait, on s’encanaillait dans les guinguettes avec le petit vin de Suresnes. Puis le paysage s’industrialise, poussent les poteaux électriques et les cheminées d’usines, les peintres sont encore là pour en témoigner : Lhote, Luce, Lugnier. Et depuis 1950 ? Les successeurs se sont fait discrets, passant plutôt le relais aux photographes. On attend la nouvelle génération !
Peindre la banlieue au musée Grognard, du 6 décembre 2016 au 10 avril 2017.

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ELLES OUVRENT AUSSI CETTE SEMAINE


Odilon Redon, L'Automne en Médoc, 1897 © Bordeaux, musée des Beaux-Arts, photo Frédéric Deval.

Paysages d'Odilon Redon

BORDEAUX - De son enfance dans une propriété du Médoc, Odilon Redon (1840-1916) gardera toute sa vie une affection pour la nature et les paysages. Cet aspect, moins connu que la dimension symbolique de son œuvre, est traité par thématiques (l’arbre, la lande, les rochers, les visions fantastiques) et évoque quelques-uns de ses lieux fétiches (les Pyrénées, le pays Basque, Domecy, Fontfroide, où vivait l’un de ses principaux mécènes). A l’occasion du centenaire de l’artiste, les retrouvailles avec sa ville natale sont célébrées trente et un an après sa dernière grande rétrospective locale. Au musée des Beaux-Arts, du 9 décembre 2016 au 27 mars 2017.

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Hartung et les peintres lyriques

LANDERNEAU - Hans Hartung (1904-1988), au passé aventureux (il fut légionnaire), a été l’un des grands interprètes de l’abstraction au XXe siècle. Il est ici confronté à d’autres artistes significatifs, de Degottex à Traquandi, de Gottlieb à Polke. Au Fonds Hélène et Edouard Leclerc, du 11 décembre 2016 au 17 avril 2017.

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L’art révolutionnaire russe

NEW YORK - Comment la Russie a-t-elle réussi à s’imposer comme un haut lieu des avant-gardes, de la veille de la Révolution jusqu’au tour de vis stalinien ? C’est ce qu’étudie « A Revolutionary Impulse » à partir de la très riche collection du MoMA, de Natalia Exter à Rodtchenko, en passant par Maïakovski et Popova. Au MoMA, du 3 décembre 2016 au 12 mars 2017.

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La spiritualité de Manzù

ROME - Sculpteur qui a traversé le XXe siècle, Giacomo Manzù (1908-1991) a souvent abordé des thèmes liés à la foi, pour des commanditaires comme le Vatican. Cette exposition le fait dialoguer avec un autre monstre sacré, Lucio Fontana, plus connu pour ses tagli (toiles trouées) - tous les deux avaient participé au concours pour les portes du Duomo de Milan en 1950. Au Castel Sant’Angelo, du 8 décembre 2016 au 9 mars 2017.

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VENTES


Lot n°5 : Vingt-cinq armatures de flèches, jaspe, cristal de roche et silex. Afrique du Nord, Néolithique. H.: de 1 à 5,5 cm. Estimation : 1000-1200 €

Souvenirs de la préhistoire

PARIS - La préhistoire va faire parler d’elle la semaine prochaine avec l’ouverture du fac-similé Lascaux 4. Il n’est pas aisé aujourd’hui de s’approcher des vestiges de ces temps reculés : de nombreuses grottes sont désormais fermées au public. Cependant, il existe encore moyen de se constituer un cabinet de curiosités remontant au néolithique (la période qui court d'environ -10 000 à -3 000 ans) à partir des objets du quotidien, comme les silex taillés et polis, les grattoirs et tranchets, les pointes de flèches. La question de la provenance est comme toujours épineuse mais beaucoup de ces objets sont en circulation depuis que l’intérêt pour cette période est devenu universel, à la fin du XIXe siècle. La simple beauté de ces objets est parfois étonnante et leur réunion peut donner des compositions d’une esthétique aboutie comme le prouvent, dans cette vente, les séries de flèches - à ailettes, à pédoncules, crantées, bombées…
Préhistoire à Drouot-Richelieu, le 13 décembre 2016 (Millon)

LIVRES

Douce école d’antan

Né à Elbeuf, formé au Havre puis aux Arts décoratifs à Paris où il aura pour professeur le père de Paul Morand, Raymond Lambert (1889-1967) est bien oublié aujourd’hui. Pourtant, sous le pseudonyme assez transparent de Raylambert, il s’attira les éloges appuyés de stars comme Picasso ou Dali. Ce dernier voyait en lui le « chaînon manquant » entre Benjamin Rabier et Hergé. C’est que le génie de Raylambert, bien qu’il ait tâté de la publicité, du décor de théâtre ou de la carte postale, s’incarna surtout dans un domaine précis : l’illustration de manuels scolaires. Pendant une trentaine d’années, à partir de 1931, il contribua à révolutionner les sinistres pensums de la Troisième République. Travaillant pour les plus grands éditeurs - Delagrave, Belin (qui est publie le présent ouvrage), Magnard ou Didier - il imagina des vignettes qui rendaient plus colorées les leçons d’arithmétique, d’histoire, de géographie, d’éducation civique et donnait à la grammaire honnie un aspect presque aimable.
L’école enchantée de Raylambert, par Daniel Durandet et Yves Frémion, Belin, 2016, 208 p., 29,90 €.

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EN BREF

HELSINKI - Le conseil municipal a rejeté le 7 décembre 2016 le projet d'une antenne locale du Guggenheim.

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LONDRES - Le Turner Prize 2016 a été attribué à Helen Marten.

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LUXEMBOURG - La première édition de la Luxembourg Art Fair a lieu du 8 au 11 décembre 2016, avec 80 galeries.

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LYON - La traditionnelle Fête des lumières a lieu du 8 au 10 décembre 2016.

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PARIS - Le nouveau salon Galeristes rassemble 27 galeries « engagées » au Carreau du Temple dans une scénographie de l’architecte Dominique Perrault.

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PARIS - Le Grand Musée du Parfum ouvre le 13 décembre 2016 au 73, Faubourg Saint-Honoré.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


HAMLET, AKI KURODA

8 décembre 2016 - CHAMALIÈRES - Galerie Louis Gendre

L'illustration par l'artiste japonais du drame de Shakespeare (éd. Gallimard)

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