Le monde de l'art se réunit à Venise, la semaine prochaine, pour la 54e Exposition internationale d'art. Plus importante et plus ancienne biennale, celle de Venise présente une sélection très large d'art contemporain dans un nombre impressionnant d'espaces différents.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la structure de la Biennale, il y a trois principaux types de sites. Une trentaine de pays ont des pavillons nationaux permanents dans les Giardini di Castello, les jardins publics à l'extrémité est de la ville.
Pavillon hongrois. Photo: Marjorie Och
Un autre groupe de pays louent pour leurs pavillons des palais vides, des églises désaffectées et des entrepôts dans toute la ville, comme le font les créateurs d’un certain nombre d’événements satellites.
Fabrice Gygi à l'église San Stae, 2009. Photo: Marjorie Och
Pour la première fois, des pays comme Andorre, le Bangladesh, la Malaisie, le Rwanda, et l'Arabie saoudite auront une représentation nationale, tout comme le Congo et l'Inde, dont les dernières participations remontent respectivement à 1968 et 1980. Cette année devait aussi marquer le grand début du Royaume de Bahreïn mais les troubles politiques ont fait avorter ce projet. Il sera intéressant de voir ce que les artistes de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie feront de leur apparition sur la scène mondiale. Quant à l'Egypte, elle a annoncé qu'elle serait représentée par Ahmed Bassiouny, un artiste vidéo de 32 ans qui a été tué dans les manifestations de la place Tahrir le 28 janvier dernier.
Ahmed Bassiouny. Photo: Kolja
Enfin, un commissaire est nommé pour chaque édition de la Biennale. Il choisit un thème et sélectionne des dizaines d’œuvres d'artistes du monde entier; ces œuvres sont installées dans une série de bâtiments reliés à l'Arsenale, le chantier naval historique qui fut au cœur de la puissance vénitienne pendant des siècles.
Intérieur des Corderie, Arsenale. Photo: Marjorie Och
Bice Curiger, la rédactrice en chef du magazine Parkett, est la commissaire de la Biennale 2011. Elle l’a baptisée ILLUMInazioni / Illuminations. Elle a sélectionné 83 artistes, dont 32 sont des femmes - une légère augmentation par rapport à 2009.
Bice Curiger. Photo: La Biennale di Venezia
Le titre de Curiger, suggérant à la fois la lumière et les nations, ouvre l'éternel débat sur l'opportunité de structurer la Biennale selon les frontières nationales en cette ère de mondialisation et la dimension internationale de la scène artistique contemporaine. En fait, le débat a été largement évité, avec un nombre croissant de pavillons nationaux - cette année, en particulier, ceux du Danemark, de la Pologne et des États-Unis – choisissant de mettre en vedette des artistes actifs hors de leurs frontières nationales. Par ailleurs, les artistes vivant et travaillant dans plusieurs pays sont devenus si nombreux que la Biennale est devenue un symbole de métissage culturel. Nous examinerons tout cela de plus près dans notre prochaine dépêche.
Marjorie Och et Preston Thayer pour artaujourdhui.info
Och et Thayer. Photo: Preston Thayer
