Pour commencer notre dernière dépêche, quelques statistiques. La Biennale compte cette année près de 90 participations nationales et 40 événements parallèles, une augmentation de 20% sur 2009. Il y a beaucoup plus de femmes artistes représentées dans les pavillons nationaux que la dernière fois, bien que seulement 32 des 82 artistes présentés dans l’exposition de Bice Curiger soient des femmes - un peu plus d'un tiers (Curiger n’étant que la troisième femme à exercer le commissariat de la Biennale, les deux premières ayant été co-commissaires en 2005).
Un jury comprenant un certain nombre de sommités du monde de l'art, y compris John Waters des Pink Floyd, a attribué plusieurs prix :
Un Lion d'or à l'Allemagne pour le meilleur pavillon national - mettant en vedette le regretté Christoph Schlingensief (photo ci-dessus).
Un Lion d'or à Christian Marclay pour son film The Clock, de l'horloge
(Voir notre dépêche n° 5 pour commentaire et photo)
et le Lion d'argent du jeune artiste prometteur à Haroon Mirza.
Klara Liden, Sans titre (Trashcan). 2010, techniques mixtes. Photo : Preston Thayer.
Le jury a également décerné deux mentions spéciales, au pavillon de la Lituanie pour son «élégance conceptuelle», et à Klara Lidén dont le travail apporte «la logique de l'intervention publique dans l'espace du musée. »
Reynier Leyva Novo, Scents of War (2010), verre, parfums. Photo : Marjorie Och.
Les préférés de vos correspondants sont :
L'artiste cubain Reynier Leyva Novo, pour nous rappeler que la vue n’est pas le seul sens esthétique. Sa création de parfums à partir de la flore des champs de bataille célèbres donne à l’histoire une présence et une immédiateté très rafraîchissantes.
Anastasia Khoroshilova, Starie Novosti (2011), techniques mixtes. Photo : Marjorie Och.
Anastasia Khoroshilova pour
Starie Novosti (Vieilles Informations), une installation vidéo qui confrontait le spectateur à la fois avec des prises de vues de l'attaque terroriste contre une école à Beslan, en Ossétie, qui tua plus de 300 personnes en 2004, et des images de membres de leurs familles, pour nous rappeler que des informations dépassées pour nous restent perpétuellement présentes pour les survivants.
Misheck Masamvu, Sacred Verse (2011), huile sur toile. Photo : Marjorie Och.
Le Zimbabwe, pour son premier pavillon à la Biennale de Venise. Les tableaux de Misheck Masamvu ont été particulièrement impressionnants, associant des thèmes folkloriques avec une technique de peinture très sophistiquée.
Vue générale du pavillon des Emirats arabes unis. Photo : Marjorie Och.
Les Emirats arabes unis pour la conception du pavillon. Certains pays se contentent de montrer le travail d'un seul artiste, d'autres voient plus grand. Dans le cas présent, une salle assez banale de l'Arsenal était parfaitement divisée en espaces pour chacun des 5 artistes – le mérite en revient à la commissaire mais aussi aux graphistes et aux scénographes.
Nous terminons en abordant un autre problème de design. Les cadeaux typiques des conférences de presse sont des sacs fourre-tout en toile que la plupart des pavillons donnent pour mettre les catalogues et dossiers de presse. Des manifestation de jalousie se produisent lorsque quelqu'un passe avec un sac que vous n'avez pas encore vu. Nous avons pensé que nous étions seuls à cultiver cette obsession, mais le communiqué de presse du pavillon turc s’est fait un devoir de signaler que les leurs avaient été dessinés par Konstantin Grcic. Nous espérons que cet objet verra naître une intense concurrence artistique et nationaliste à la Biennale de Venise 2013, avec, éventuellement, institution d’un nouveau prix Lion d'or pour récompenser le meilleur. Si c'est le cas, nous ferons un rapport à ce sujet dans deux ans. Ciao !
Correspondance depuis Venise : Preston Thayer et Marjorie Och.
Thayer & Och au pavillon du Luxembourg. Photo : Marjorie Och.
