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Patrimoine

Restauration à l’italienne

Le salon Restauro, qui s’est choisi Ferrare pour base, ouvre aujourd’hui sa neuvième édition.


On attend Giuseppe Basile, le ponte de l’Istituto Centrale del Restauro, responsable de la récente mise à neuf des fresques de Giotto à Padoue, mais aussi Nicola Bono, le vice-ministre de la Culture, dont le bref passage au Salon du livre de Paris a été remarqué. Ou encore des caisses d’épargne locales, très actives dans la défense du patrimoine. Depuis vingt ans, Restauro, le salon de Ferrare est le rendez-vous discret mais obligé des artisans, des directions culturelles, des collectivités locales, des mécènes. Il demeure très italien dans sa clientèle et ses exposants et grandit de façon mesurée, sans précipitation. Ce qui explique peut-être sa survie dans un secteur où les initiatives sont souvent peu durables. «Le salon a été créé en 1981,résume Carlo Amadori, son directeur. Au départ, il suivait une cadence biennale. Mais, autour de 1995, des manifestations similaires ont été créées en Italie et en Europe sur un rythme annuel, et nous avons décidé de nous y conformer également, à partir de 1997. Le salon a été créé par les foires de Bologne et de Ferrare (Bologna Fiere et Ferrara Fiere) en collaboration avec l’Istituto dei Beni Culturali d’Emilie-Romagne. Ferrare, ancienne capitale de la Renaissance, ville d’art par définition, était un choix naturel.»


Outre les cas d’étude - le recensement photographique et la protection des châteaux d’Emilie-Romagne ou les politiques menées à Urbino et à Naples – on entrera dans le détail du programme européen Source (formation de restaurateurs), on s’initiera aux méthodes anti-sismiques appliquées aux biens culturels, on découvrira les tableaux dont Banca Intesa, l’une des principales banques italiennes, a assuré la restauration. «Le salon s’autofinance, nos ressources provenant des entrées (10 euros par personne) et de la location des stands (150 euros au mètre carré). Nous recevons cette année 253 exposants, dont la majorité sont italiens. Le nombre de visiteurs croît régulièrement depuis la première édition : ils étaient 11000 en 1981 et 27000 l’an dernier. Nous avons eu dans le passé des échanges avec les salons d’Amsterdam et Barcelone et avec Museum Expressions à Paris. Mais ces collaborations sont aujourd’hui un peu en sommeil.» Carlo Amadori n’estime pas nécessaire le choix d’un thème particulier chaque année, comme le fait par exemple le Salon du patrimoine à Paris. «Notre point fort est d’amalgamer le secteur public et le secteur privé et de réunir de nombreux intervenants : nous aurons 21 débats – sur la restauration de la Venaria Reale à Turin, l’un des plus gros projets européens, les cimetières juifs d’Emilie-Romagne ou les liens entre publicité et restauration - et 63 mini-conférences.»


 Rafael Pic
04.04.2002