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© Museum Expressions

La boutique, avenir du musée ?

Livres, reproductions, moulages ou accessoires textile sont présents au rendez-vous annuel de Museum Expressions qui ouvre ses portes aujourd'hui à Paris.

Créé en 1996, le salon inaugure sa septième édition au Palais des Congrès de Paris. La gamme de produits proposés dépasse aujourd’hui les simples moulages pour accueillir la bijouterie, le textile et les arts de la table. Reproductions, re-créations et interprétations libres, le salon se veut la vitrine de la production internationale en matière de produits dérivés. Cette année, plus de 250 exposants de 12 pays différents sont attendus : France, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Irlande du Nord, Israël, etc... Outre les musées et leur ligne éditoriale comme le musée Rodin, les musées de Sens, la fondation espagnole Joan Miró ou encore le musée italien de la céramique de Caltagirone, ce sont les éditeurs indépendants qui devraient, cette année encore, faire le plus gros chiffre d’affaire. L'année dernière le salon a accueilli près de 5000 visiteurs, dont 40% étrangers. Joëlle Marty, commissaire de l’événement précise : « Nous accueillons aussi bien des professionnels du monde muséal, de la distribution que des libraires intéressés par les petits produits de comptoir comme les statuettes ou des CD-Rom»


© Bijoux Stern
Si le nombre de stands n’a pas changé et que l’on attend sensiblement le même quota d’entrées, le salon se renouvelle au niveau des exposants. « Le secteur des produits dérivés offre de multiples possibilités de création. Avec 30% de nouveaux exposants, l’édition 2002 offre un regard sur le patrimoine celtique (Northern Ireland), le design italien et allemand (MeterMorphosen) et accueille pour la première fois Flammarion 4 ». Les exposants américains répondent à l’appel malgré les difficultés de déplacement liées aux événements de septembre dernier. « Ce salon, très professionnel, nous permet de trouver de nouveaux clients » selon Alain Stern, directeur des Bijoux Stern. « Cette année, nous explorons le thème de l’Egypte, du Tibet et de l’Afrique et continuons, bien sur, à reproduire des objets tirés de tableaux ou de documents iconographiques comme cette broche inspirée d’une Nature morte de Cézanne ». La Comédie Française, présente au salon depuis la première édition, se veut plus critique en évoquant « une certaine lassitude sur le marché des produits dérivés ». Arts de la table en porcelaine, verres coniques, bijoux en cristal, maroquinerie et papeterie illustrent cette volonté de renouvellement « devenu indispensable dans ce domaine ».

Un cycle de conférences aborde des thèmes comme la place des produits dérivés dans les musées, les problèmes de licence ou la fidélisation des nouveaux publics. Les produits phares de cette année ? « Depuis sa création, un jury décerne, incognito, des « coups de cœur » aux pièces les plus représentatives et les plus créatives du marché. Impossible d’en savoir plus avant l’ouverture du salon. » répond Joëlle Marty. Un concours d’Arts appliqués, Le Studio 2002, a décerné cette année le premier prix à Marie-Anne Flacher de l’Ecole supérieure des Arts appliqués Duperré-Paris pour un Rideau de corde. « La création et l’invention restent le fer de lance du salon qui a, dès le départ, impliqué les élèves des écoles d’arts appliqués, de stylisme, d’architecture ou de création industrielle».


 Stéphanie Magalhaes
10.01.2002