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Expositions

Ruisdael, l’enfance de l’art

La Hamburger Kunsthalle revient sur les débuts du paysagiste hollandais.


Jacob van Ruysdael, Chemin de sable
dans les dunes
, 1647,
huile sur panneaux
© Bayerische Staatsgemäldesammlung
München
Issu d’une famille de peintres, Jacob van Ruysdael (1629-1682) est très tôt plongé dans le milieu artistique de Haarlem. Par l’intermédiaire de son père, de son oncle et de son cousin, il rencontre de nombreux créateurs auprès desquels il se forme et avec lesquels il sympathise, comme Nicolaes Berchem. Il observe les célèbres toiles de Cornelis Vroom, maîtrise les modèles de composition de paysages de Jan van Goyen et reste surpris par la puissance des images saisies par Allan van Everdingen lors de ses voyages.


Jacob van Ruisdael,
Paysage de dunes avec une chapelle,
huile sur panneau, 57 x 67 cm
© Hamburger Kunsthalle
En 1646, lorsqu’il commence à peindre, il tourne pourtant le dos à cette tradition. Dans des œuvres comme l’emblématique Paysage avec une cabane, il opte pour un traitement extrêmement détaillé de la nature, pour une opposition entre les plans lointains et proches, pour des contrastes lumineux violents… « Il a développé un rendu plus dramatique des différentes textures d’arbres, de buissons et des végétaux, une représentation plus audacieuse de bosquets de chênes penchés dont les branches noueuses et lumineuses se détachent sur un ciel nuageux », explique Martina Sitt, commissaire de l’exposition.

Ce tableau emblématique de la Kunsthalle de Hambourg sert de point de départ à l’exposition consacrée aux débuts de Jacob van Ruysdael. Il est présenté aux côtés d’une vingtaine de panneaux des années 1645-60 signés de l’artiste et provenant de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, du Statens Museum for Kunst de Copenhague, du Metropolitan Museum de New York ou du Frans Halsmuseum de Haarlem. S’ajoutent à ceux-ci des œuvres de paysagistes hollandais contemporains qui permettent de mieux saisir l’ampleur de la « révolution » qu’il opéra.


 Zoé Blumenfeld
18.01.2002