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Expositions

La faune, la flore et l'art

Au Muséum d'histoire naturelle, la sixième édition du salon Histoires naturelles accueille les joyeux descendants de Buffon.


Yoko Tanaka, Légumes de France
© Histoires naturelles, salon d'art
contemporain
Si la tradition des arts naturalistes se caractérise par le goût des séries et l’observation attentive des détails du monde vivant, on peut dire que les artistes du 6e salon « Histoires naturelles » sont les dignes héritiers de Buffon, joliment évoqué à travers les planches gravées et les textes tirés du chapitre consacré aux quadrupèdes de sa célèbre Histoire naturelle. Fascinés par un aspect de l’univers végétal, minéral ou animal, ils explorent ici les couleurs vives de légumes tout à coup singuliers (Yoko Tanaka) ou le regard fixe de poissons conservés (Daniel & Géo Fuchs) là, les motifs abstraits de cailloux (Hélène Morio), les structures presque architecturales d’insectes infiniment petits (Nicole Guibert) ou la forme extraordinaire des germes de pommes de terre (Gismonde Curiace)…


Virginie Billault-Toquin, Orang-outan
© Histoires naturelles, salon d'art
contemporain
Photographies, sculptures, dessins et peintures envahissent la galerie de botanique du Muséum d’histoire naturelle, depuis le sol jusqu’au plafond, depuis les amusantes pintades de Chantal Dunoyer, véritables Narcisse de basse-cour se mirant dans des flaques-miroirs, jusqu’aux grands orangs-outans de filasse et de terre suspendus par Virginie Billault-Toquin à des branches métalliques. Une cinquantaine d’artistes célèbrent « Dame Nature » à leur manière. Certains s’attachent à en fixer les aspects les plus éphémères comme Paul Kichilov dans ses gravures qui sont autant d'instantanés des attitudes animalières. D’autres essaient d’en restituer la plus exacte des images comme Christopher Croft dans ses esquisses dûment annotées, destinées à un abécédaire de la faune australienne. D’autres encore lui rendent un hommage fantaisiste : Jacques Limousin avec ses mises en scène de figurines de plomb ou Christine Chamson qui dote ses squelettes de batracien d’attitudes follement humaines. Une jolie déambulation poétique pour poursuivre une promenade parmi les parterres délaissés du Jardin des Plantes...


 Zoé Blumenfeld
17.01.2002