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Politique culturelle

Jour J pour le palais de Tokyo

Après avoir alimenté toutes les conversations en ville, il a enfin ouvert : à quoi ressemble le nouveau centre d'art contemporain que s'offre Paris ?


© Françoise Monnin
«Inachevé» : ainsi Lionel Jospin a-t-il qualifié, en commençant son discours, le Palais de Tokyo. «Mais qu’il faut néanmoins reconnaître, s’est-il empressé d‚ajouter, comme une vraie réussit. Le premier ministre s’est également dit séduit par son esthétique, son audace et son ambition, et par les horaires adoptés par ce seul centre d’art au monde ouvert de midi à minuit. Le ton était donc à la complicité, comme en attestait la présence des deux ministres de la culture ayant suivi le projet, Catherine Trautmann et Catherine Tasca.

Il est vrai que l’accrochage intelligent conçu par les deux directeurs du lieu habille de manière monumentale l’infrastructure : rien que des très grands formats, très spectaculaires ; ainsi la corbeille à papiers imaginée par Wang Du (No Comment, 2001), haute de trois mètres cinquante et remplie de magazines et de téléviseurs ; ainsi, aussi, la peinture de Michel Majerus (Grande peinture, 2001), à la surface de laquelle on peut lire la phrase «Fuck the artist». Si l’on en croit le public du vernissage, où de Fabrice Hybert à Jean Nouvel toutes les divas du milieu de l’art contemporain se pressaient, le premier but de l’opération est atteint ; à savoir, créer un lieu de rencontre pour tous les créateurs du moment. A signaler que ne manquaient à l’appel ni les critiques d’art les plus médiatiques, ni les directeurs de musées et de FRAC les plus «tendance», ni les marchands d’art et les commissaires priseurs les plus branchés.


© Françoise Monnin
Et tandis que chacun se réjouissait de la soirée techno promise le soir même, avec, aux platines, les deux directeurs du Palais de Tokyo, Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud, en personne, chacun de se plonger aussi dans la liste impressionnante des conférences annoncées, et des expositions d’ores et déjà programmées. Soit, jusqu’au 26 mai, le maintien de l’accrochage collectif du vernissage, mêlant des sculptures hyperréalistes et des photographies, évoquant notamment le meurtre et le viol, avec des dispositifs vidéos et des installations, au sein desquels les notions de destruction et de consommation sont particulièrement évoquées. Cinq expositions personnelles, de cinq artistes à découvrir (Ohanian, Rawanchaikul, Bonvicini, Gaba, David) se dérouleront dans le même temps. Rendez-vous donc, dans quatre mois, pour un premier bilan !


 Françoise Monnin
22.01.2002